Roswell - Saison 3
Après une saison 2 mitigée (voir ICI), Roswell allait-elle mieux s’en sortir pour son ultime saison ?
Roswell – Saison 3
Avec : Jason Behr (Max) ; Katherine Heigl (Isabelle) ; Brendan Fehr (Michael) ; Shiri Appleby (Liz) ; Majandra Delfino (Maria) ; Adam Rodriguez (Jesse)…
Nombre d’épisodes : 17
Note : **
Résumé : Tess est retournée sur Antar avec le vaisseau et le bébé de Max. Ce dernier cherche un moyen de retrouver son fils en embarquant Liz dans un cambriolage qui finit par mal tourner, nos deux jeunes gens sont arrêtés. Il n’en faut pas plus au père de Liz pour la séparer de lui. Isabel quant à elle se remet de la mort d’Alex et poursuit même une histoire d’amour avec un collègue de son père, Jess Ramirez. Seul confident pour elle, Kyle qui les prend sur le vif en train de s’embrasser. Mais plusieurs menaces planent à nouveau sur notre petit groupe d’extraterrestre et leurs amis terriens. L’enquête bruyante de Max réveille de nouveaux dangers tandis que son père a de plus en plus de soupçons sur lui et mène son enquête… Plus que jamais, ils devront faire gaffe et se protéger.
Critique : Après une saison 2 mitigée, mais grandement
sauvée par une fin exemplaire, la saison 3 se devait d’être à la hauteur des
espérances. Hélas, ce n’est pas vraiment le cas. Le changement de chaîne n’aura
pas été aussi bénéfique à Roswell qu’elle aura pu l’être à Buffy. Gros problème
de ce début de saison, on nous plonge directement dans l’action avec un
braquage. Je veux bien, mais encore faudrait-il pouvoir se raccrocher à la
série qu’on connaît. Hors, il faut bien avouer qu’on est loin d’avoir à faire
aux personnages qu’on a aimé. On ne le reconnaît plus. Pas tant à cause du
changement de look des comédiens qui se sont lâchés (voire rebellisés) mais
bien à cause des personnages qui se la jouent Bonnie & Clyde et que ça ne
leur correspond pas. Max a beau nous mettre sous le nez la recherche de son
fils disparu, il faut bien avouer que l’excuse est bien piètre. Les premiers
épisodes mettent du temps à devenir un tant soit peu intéressant, il faut
attendre le retour d’Alex pour qu’un épisode vienne enfin sortir le
téléspectateur de sa torpeur et de sa stupéfaction face aux changements. On
citera aussi les très sympathiques épisodes qui se déroulent à Los Angeles (ou
un clin d’œil au rôle de Jason Behr dans Buffy est glissé au cours des
dialogues), même si le côté mythologique de ce double épisode est honnêtement
très moyen (mais puisque ça sert à divertir, plus que vraiment faire avancer le
schmilblick, on leur pardonnera). Le reste de la saison est à l’avenant. On
oscille entre épisodes sympathiques et d’autres sans grand intérêt.
Intérêt qui ne sera pas vraiment renouvelé par le nouveau venu de la bande, même si il rempli à merveille son rôle : exhiber ses pectoraux (avec bonheur) et être celui à qui il faut cacher le secret. Ce qui permet des moments légers bienvenus. Même si j’avoue que l’épisode J’ai Epousé une Extraterrestre avec un concept de départ très bien pensé, laisse un peu de marbre (ou n’atteint pas pleinement son objectif et aurait pu être mieux). Le but de l’épisode ? Faire une parodie de Ma Sorcière Bien-Aimée où Isabel remplace Samantha et Jesse remplace Jean-Pierre. Avec les décors et tenues kistch, les effets spéciaux cheap (oui, oui, on les voit bien les fils qui trimballent les objets). Je suis pourtant fan de la série d’origine et on y retrouve quelques éléments bien vus, mais bon. Rien qui pousse vraiment à détendre les zygomatiques à n’en plus finir. Cette saison a aussi beau être celle de la maturité (les persos ont pris un sacré coup de vieux avec leur look, notamment Isabel et Max), c’est paradoxalement celle où les parents sont le plus présent. Malheureusement, ai-je envie de dire. Dans le genre boulet, ils sont les rois. Que ce soit le père de Liz qui interdit à sa fille de voir Max en début de saison ou le père de Max qui commence à avoir des soupçons après l’incident du braquage, rien n’est fait pour qu’on les aime ou pour qu’ils soutiennent des arcs qui remontent l’intérêt. On pourra juste dire qu’ils ont pour eux d’être à l’origine du Series Finale.
Et si la série abandonne un peu le côté SF légèrement décevant de la saison précédente (même si ça revient en force à certains instants), elle remet en avant certaines intrigues propres à des séries ados sans grande envergure. Et là encore, c’est raté. Maria et sa passion de la musique est un classique éculé sans originalité par exemple. Max & Liz, Michael & Maria nous enchaînent les « je t’aime, moi non plus » qui deviennent un peu indigestes à force (même si c’est d’une étonnante stabilité pour le coup) tandis que certaines story-line peinent à convaincre (ce qui arrive à Liz en fin de saison qui laisse pas mal dans l’expectative). En fin de saison, les choses se bousculent, pour le meilleur et pour le pire. Dans le pire, on a tout ce qui conduit aux événements finaux. Qui font un peu office de remplissage attention spoiler la mort de Max qui finit par récupérer son pouvoir, si c’était pour ça, pas la peine de le faire mourir quoi fin ou encore le retour de Tess et du bébé qui reviennent à des éléments SF fin spoiler. Reste que le Series Finale, même s’il ne fait pas forcément d’étincelles, offre une bonne conclusion à la série, avec un discours final réussi et en raccord avec certains événements de la saison 2. Même si on est un peu frustré, du fait qu’on s’interroge vraiment sur leur vie d’après (là où dans Buffy, on a une fin qui pose la même question, mais qui ne demande pas le même type de réponse et qui n’a pas la même frustration).
Voilà, la série tire sa révérence sur une mauvaise note après avoir réussi à remonter une pente rude en 2ème saison. D’ailleurs, seulement 17 épisodes pour cette saison. Même UPN a arrêté les frais avant. Il faut dire que les scénaristes auront eu de mal à retrouver l’équilibre charmant de la première saison, utilisant les éléments à leur disposition un peu n’importe comment. Reste que la série figure parmi les bonnes de la période Warner Bros, laquelle aura un peu de peine à renouveler cette qualité, encore plus à la naissance de The CW (fusion de The WB et UPN) qui ne propose guère de programme très enthousiasmant (on peut quand même citer Supernatural, initié par The WB et la dernière saison de Veronica Mars initié par UPN, mais c’est la moins bonne de la série pour cette dernière et elle n’aura pas franchi le cap de la troisième saison).