Julie Zenatti - La Boîte de Pandore
Après un premier extrait (Princesse – Tango) aussi surprenant qu’agréable, penchons-nous maintenant sur la nouvelle Julie Zenatti dans son intégralité.
JULIE ZENATTI – La Boîte de Pandore
Durée totale : 53min58
Nombre de pistes : 17
Sortie : juillet 2007
Note : ***
Princesse (Tango) donne assurément le ton à cette nouvelle Julie Zenatti qui ose le mélange des genres. Des ballades classiques aux raps harmonieusement intégrés (pour certains) à des sons plus orientaux (La Boîte de Pandore), c’est l’éclectisme de la musique qui prime ici. Même si on y retrouve parfois l’ancienne Julie, celle qui nous chantait des ballades composées en duo avec Patrick Fiori. Ici, c’est la diversité des collaborations qui prime aussi. Après de nombreuses écoutes, le disque accroche. Mais il faudra certainement lui laisser le temps de vous apprivoiser. Car aucun titre ne ressort vraiment (mis à part le premier single) même si le tout laisse une première impression agréable. Parmi les coups de cœur de l’album, je citerai sans aucun doute Douce (écrite par Jean-Michel Beriat et composée par Emmmanuel Rodier et Cyril Mahe) qui possède une mélodie très entêtante, à tendance un peu rock et qui s’avère toujours trop courte après écoute. Du côté des paroles, s’il y a un côté maladroit ("que tu sois blonde, que tu sois rousse, tu n’empêcheras jamais les méchantes mousses") dans l’écriture, qui confère un peu à la rime facile, le thème est bien trouvé (faisans un peu écho à J’ai croisé le diable un peu plus loin) sur le mal-être qui gangrène actuellement la société (notamment de ce qui a attrait à la sexualité physique « on se méfie de l’eau des douches, même le bonheur physique nous paraît louche, on met des gans d’plastique quand on se touche, et un sourire nous effarouche »).
Dans la même veine, j’en parlais à l’instant, J’ai Croisé le Diable (écrite par Rodolphe Gagetta et composée par Julie Zenatti, Fabian Galland et Emmanuel Rodier) qui est excellente dans ses paroles évoquant un Diable content de ce qui se passe, ce qui paraît plutôt mauvais signe pour nous, notre futur si nous continuons dans cette même voix égoïste. Une mélodie qui ajoute un peu au malaise des paroles, une ballade qui ne vous quittera pas. Et comme la Julie fait bien les choses, passer à une autre ballade avec du rap bien intégré ne dérange pas et donne même l’excellente Fais-moi Confiance en « duo » avec Sako (un titre à nouveau écrit par Rodolphe Gagetta et composé par Emmanuel Rodier et Julie Zenatti), plus classique dans les paroles, avec cette histoire d’amante qu’on ne remarque pas (« personne ne remarquera, non personne ne remarquera, pas même elle, que je ne suis là que pour toi »), mais le tout est très classieux. Et finalement, on enchaîne les bonnes surprises avec les rapeurs, puisque Akhenaton nous livre des paroles très jolies, nostalgiques (« de nos craies de nos rêves, un tableau noir lavé, oui le temps est passé, il n’en reste plus rien… ») dans Le Chemin de l’Ecole (avec une nouvelle superbe musique, un peu boîte à musique d’ailleurs, du trio Zenatti/Galland/Rodier). Une chanson mélancolique à souhait, servie par la voix de Julie qui continue de faire des merveilles.
En fait, cet album ne contient que peu de titres peu intéressant (je vous zappe La Vie est Belle, Amnésie un peu trop rock et saoulante à mon goût ou encore Julie Ose, une variation « cirque » autant dans les paroles que dans la musique qui pourra plaire mais dont je me serais bien passé), soit c’est du très bon, soit c’est agréable, à l’instar de la chanson Les Cartons (au début qui rappelle Mélodies en Sous-Sol de Calogero, avec ces voix que l’on entend en fond sonore), de la Boîte de Pandore (avec passages de McSolaar en narrateur de cette introduction au disque sur le thème du personnage de Pandore, plutôt bien maîtrisé) ou encore Face Cachée et Si le Temps me le Permettait. On sera juste très sceptique sur les interludes, pas vraiment nécessaires (et visiblement à la mode si j’en crois le dernier opus de Pagny) qui rallonge un peu la track-list (mais le fait que ce soit des pistes indépendantes est en soit une très bonne idée) entre compositions courtes (Je voudrais une chanson qu’on retrouve deux fois) ou quelques emprunts (comme le Jean-Mineur). En parlant d’emprunt, c’est sûrement une influence des amis du rap de notre amie Julie… Puisque l’intro du disque commence par une reprise du superbe thème du jeu vidéo Resident Evil Outbreak (à ceux qui ont aimé, je ne peux que vous conseiller la version longue de cette musique).
C'est donc un album riche de 13 chansons auquel on a affaire ici... Et côté livret, une série de photos sympathiques, avec une Julie plus sexy que jamais, le tout étant très coloré. D'ailleurs, un peu trop parfois, à l'instar de paroles ou de crédits qui deviennent illisibles (on a un peu l'impression d'avoir à faire une bloggeuse qui s'amuse un peu trop avec les couleurs de son ordi). Petit bémol aussi concernant les paroles de la chanson La Face Cachée, l'idée est séduisante mais s'amuer à les lire obligatoirement devant un miroir, c'est pas ce qu'il y a de mieux. Il aurait fallu mettre une version qu'on puisse lire sans se fatiguer les neurones (lol) ni les yeux.
Mes coups de coeurs :
*Douce
*Fais-moi Confiance
*Le Chemin de l'Ecole
*J'ai Croisé le Diable :
Continuez, le monde ne mourra pas
Par manque d'innocents
Mais par manque d'innocence
Oh, continuez, vous avez raison
La liberté, c'est n'jamais demander pardon
Continuez, ne changez
Surtout pas
Et pendant que la terre pleure
Je creuse lentement
Je viens de croiser le diable
Il est venu me dire que tout va bien
Je viens de croiser le diable
Il avait le sourire en pensant
A demain
Continuez, le monde ne mourra pas
D'solitude
Il mourra d'être solitaire
Oh, continuez, vous avez raison
De bâtir des egos aussi gros
Que des maisons
Continuez, ne changez
Surtout pas
Et devant un homme à genoux
Creusez maintenant
Alors donne-moi ta main
Je ne veux plus attendre
Il faut passer aux
Actes, on a perdu
Perdu, trop de temps
Alors donne-moi
Ta main
Car je préfère
Mourir sans amour
Que vivre dans la
Peur d'être aimée
Je viens de croiser le diable...