Heroes - Saison 1
La série de l’été de TF1 vient de s’achever avec les trois derniers chapitre du premier tome… Petit bilan…
HEROES – Saison 1
Avec : Adrian Pasdar (Nathan) ; Milo Ventimiglia (Peter) ; Masi Oka (Hiro) ; Hayden Panettiere (Claire) ; Greg Grunberg (Matt)...
Nombre d’épisodes : 23 (2006/2007)
Note : ***
Résumé : Un infirmier qui accompagne les mourrants vers leur destinée, une pom-pom girl pas vraiment populaire, un petit employé de Tokyo qui rêve d’une vie d’aventurier, un flic dont le boulot autant que sa vie privée prend l’eau, autant de gens qui n’ont rien à voir entre eux… Si ce n’est qu’un jour, ils se découvrent un don inattendu que certains rejettent, que d’autres prennent comme une destinée. Bientôt, les événements vont faire que leurs routes vont se croiser, certains étant plus liés que d’autres. Certains étant des pièces essentielles dans la menace qui vont faire que les jours seront décomptés à partir de maintenant. Une explosion nucléaire va détruire New York. Telle est la vision qu’Hiro Nakamura, l’employé de bureau japonais a pu voir. Mais aussi celle d’Isaac Mendez, le peintre qui dessine le futur… Il n’y a pas de temps à perdre !
Avis : Précédé d’un buzz énorme sur le net (et moins dans les magazines), Heroes a donc pris le relais de Lost dans la case estivale du samedi soir en prime-time. Et déjà les prédictions d’une série qui n’allait pas exploser les scores étaient lancées. Ce qui s’avéra plus ou moins vrai. Les parts marché pas aussi bonne que d’autre fois, le nombre de téléspectateur étant ridicule (mais bon, vu que toutes chaînes confondues, les scores étaient minuscules, hein). On peut chercher des responsable (le téléchargement qui n’est qu’une explication partielle, les français qui n’aiment pas les super héros, qui sont partis en vacances, qui n’aiment pas le trop feuilletonnant), bref, ça n’a pas forcément fait le miracle attendu ou l’événement annoncé par TF1 (qui a d’ailleurs décidé de proposé 24h après la diffusion US les épisodes en VOSTF sur sa plate-forme de VOD pour la saison 2, a bon entendeur). Mais qu’en est-il vraiment de la qualité même de la série ? Est-ce qu’elle est à remettre en cause ?
Sûrement pas. En tout cas, ça n’aurait sûrement pas été plus illégitime qu’elle fasse autant qu’un Prison Break qui a cartonné la saison dernière sur M6 (réitérera-t-elle le coup cette année ?). La série est en effet plutôt bien écrite et se laisse suivre agréablement. On peut éventuellement trouver le ton poussif certaine fois, notamment les débuts qui présentent les personnages, nombreux et auxquels on sacre un bout d’intrigue pour bien saisir le contexte de chacun, ce qui a pour effet de saucissonner le tout, de nous faire reprendre au point où on avait laissé tel perso, bref, de casser le rythme. Et pourtant, c’est malgré tout un point non-négligeable. Contrairement à un Lost qui s’attarde sur un cas particulier durant un épisode, ici, la plupart des histoires avancent de concert, ce qui fait que même si vous n’aimez pas un personnage ou une story-line, ça passe relativement bien. C’est valable durant tout le long de la saison, à quelques exceptions près qui se concentrent plus sur un petit groupe de personnages qu’on alterne d’un épisode à l’autre. Il y a donc quelques personnages qui sont plus mis en avant, c’est le cas de Nathan, Peter, Claire et Hiro notamment, qui sont certainement le quarté de tête des personnages les plus intéressant de la série. Puisque malgré les story-line de chacun, on peut avoir du mal à vraiment s’y attacher.
D’ailleurs, on le verra à de nombreuses reprises. Les sacrifices de personnages étant finalement légion dans cette première saison, mais aucune ne marque véritablement. On se rend alors compte que la plupart sont des personnages jetables, interchangeables, sans que ça n’ait un quelconque impact sur ce qu’on peut ressentir vis à vis de la série. C’est plutôt dommage. Certes, on a peut-être pas eu assez de temps avec eux, mais tout de même, une série qui ne fait pas ressentir d’émotion à ce niveau-là, c’est une série qui a loupé le coche quelque part. L’émotion, c’est aussi ce qui fait une bonne série. Heureusement qu’une ou deux story-line échappent à cette malédiction (merci Hiro). De la même manière, c’est plutôt le plat au niveau de l’électrocardiogramme qui reste toujours plus ou moins au même niveau. En effet, la série propose une longue aventure qui n’est pas vraiment découpée en épisode clairement définis, la plupart des intrigues sont en suspend à la fin d’un épisode, ça attend toujours une suite (là où dans la plupart des séries on a une intrigue bouclée dans l’épisode et des côtés feuilletonnants à côté), ce qui peut légèrement dérouter et qui entraîne surtout le fait qu’aucun épisode ne ressort vraiment par rapport à un autre. A la rigueur, les parties d’intrigues font la différence, mais vu qu’elles sont multiples pour la plupart, ça ne change pas la donne. Seuls quelques épisodes qui dénotent viennent un peu booster le tout. C’est notamment le cas pour un épisode en quasi huis-clos vers la fin de la saison, sans doute le meilleur de la saison. On peut dire qu’on a une saison très homogène niveau qualité. Et que si vous n’avez pas vraiment accrocher aux premiers épisodes, ça risque d’être peine perdue.
Mais fort heureusement, on peut tout de même dénoter que certaines story-line tiennent en haleine. C’est notamment le cas pour tout ce qui concerne Peter qui peut paraître un personnage un peu trop héroïque au premier abord mais qui est vraiment la pierre angulaire de la série, inattendu et dont l’évolution est aussi surprenante qu’intéressante. Parmi les personnages les plus approfondis. C’est aussi le cas de Claire qui est avant tout définie par sa famille et les relations qu’elle a avec. C’est une touchante pom-pom girl (ou cheerleader dans la VF, ce qui a pu en étonner certains… qui se plaignent maintenant que ce soit trop fidèle à la VO… Jamais content, non ? Alors que pour le prénom de papa Bennet –un vrai mystère dans la série- c’est l’inverse… Damned, toujours à chercher la petite bête) dont l’histoire avec son ami Zack est plutôt sympathique (au passage on apprendra que le perso aurait pu être gay, c’est regrettable que cet aspect fut laissé de côté, à cause de l’acteur ou de Tim Kring, on ne le sait toujours pas). Hiro apporte la touche comique et comics de la série (c’est un fan de super-héros, les références pleuvent et ça lui sert plutôt au départ) et le duo qu’il forme avec Ando est réussi. Là aussi, l’évolution du perso s’avère intéressante et termine la saison de manière très… interrogative ! :P Je ne vais pas passer en revu tout le monde, mais on a aussi quelques boulets qui servent plus ou moins, Niki et DL faisant parti de ceux-là… Surtout parce que leur histoire met du temps à rejoindre celle des autres.
Puisque pour tout dire, la série propose un toutélié assez énorme, tissant sa toile petit à petit pour mieux vous surprendre, au point de parfois trop en faire mais qui ne dérangera pas vraiment si vous avez adhérer à l’univers. Comme la plupart des séries, il faut jouer le jeu et se laisser pénétrer, sinon, c’est peine perdue, vous ne verrez que les défauts (dont la série n’est sûrement pas exempts). Cela dit, a priori (vu ma mémoire énorme et mon degré de divination) on est en présence d’une série puzzle plutôt bien menée, les éléments présentés se mettent en place petit à petit (mais pas dix ans après non plus, ce qui est toujours agréable aussi ! :D), le dernier épisode finissant d’achever le tout. Un dernier épisode plutôt décevant en regard du reste qui promettait beaucoup. Si la série n’a jamais été portée sur l’action (oui, c’est une chose à savoir et à clairement comprendre, pas de combat dantesque, de supers pouvoirs qui crèvent l’écran), le Series Finale (1x23 Bombe Humaine) met un peu trop de temps à réunir les éléments (elle a quand même passé son temps à ça, donc bon, c’était p’têt pas la peine de pousser le vice jusque-là) et expédie de façon brutale les conclusions. Heureusement qu’il se rattrape sur les questions et éléments mystérieux mis en place. Mais c’est un peu dommage d’avoir ce pétard mouillé en guise de fin de saison (Buffy réussissait bien mieux ce crescendo vers un final explosif).
Conclusion : série de divertissement haut de gamme avant tout, Heroes se laisse suivre sans déplaisir aucun. Ca ne m’a pas rendu accro comme certains qui ne pouvaient plus attendre leur dose au bout d’une semaine (et qu’on vienne pas me dire que c’est la faute à la diffusion par deux ou trois épisodes) mais c’était un rendez-vous sympathique de l’été. Et je serais bien évidemment au rendez-vous pour la saison 2 (toujours en VF, toujours avec ce générique français). Est-ce que la série restera parmi celles qui auront bousculer le petit écran ? Advienne que pourra. Après tout, on voit l’impact d’une série sur sa longueur, non sur sa première saison. Il suffit de voir X-Files ou Buffy, le mythe s’est construit sur la longueur. Donc je suis dans l’attente d’être surpris. Dans l’attente d’épisodes qui viennent me mettre KO… Ce qui fait une bonne série, c’est sans aucun doute ses persos, ses histoires, la construction de l’intrigue (qui m’a bien plue ici), les épisodes qui vous scotchent et les sentiments qu’elle peut faire ressentir. Hors, c’est clairement le point faible ici, on ne ressent pas non plus grand chose. Quelque fois pour Peter, Claire ou Hiro mais pas de grosses larmes qui viennent couler à flots. Allez, rendez-vous au tome 2 !