Ugly Betty - 1x01 Mode d'Emploi
Y’a des fois où l’on ferait mieux de ne pas venir lire les commentaires de son blog après avoir regardé une série… Sous peine de prendre pour soit des remarques désobligeantes (lol) comme « mous de la pupille »… :P Mais promis, je comptais aller au bout de la première saison (comme souvent) pour me faire une idée… Cela dit, ça me paraissait intéressant de voir ce que valait les premières impressions…
UGLY BETTY – 1x01 Mode d’Emploi
Scénario : Silvio Horta
Réalisation : Richard Shepard
Avec : America Ferrara (Betty) ; Eric Mabius (Daniel) ; Vanessa L. Williams (Wilhelmina) ; Alan Dale (Bradford)...
Cote d’amour : *
Résumé : Betty Suarez est à la recherche d’un emploi dans la presse. Après s’être fait claquer la porte au nez une première fois, arrivant chez elle où elle ne peut qu’admettre sa défaite, un coup de fil inespéré va changer son destin. C’est le fameux magazine Mode qui l’engage comme secrétaire du nouveau rédacteur en chef Daniel. Une ruse de son père pour que son très sexy et très coureur de fils ne soit pas tenté par le diable. Mais Betty dénote assurément dans ce monde de beauté avec son look qui est un peu tout le contraire (très nature, gros sourcils, grosses lunettes et appareil dentaire). Et Daniel n’est pas près de se laisser faire. Mais comme dans toute grosse boîte qui vaut de l’argent, cette nomination du nouveau rédacteur en chef ne plaît pas à tout le monde, notamment à Wilhemina qui convoitait cette place. Et elle sera prête à tout pour l’avoir… Coûte que coûte… Betty réussira-t-elle à survivre dans ce monde impitoyable ?
Avis : Qui ne connaît pas l’aura qui entoure la série, son histoire, ses différentes adaptations ? Mis à part habiter dans une grotte dépourvue de tout accès à internet (comment ça, cela va de soi ? Dommage, j’aimerai bien pourtant une grotte avec ADSL et satellite ! :P), il est quasiment impossible d’être passé à côté du phénomène Ugly Betty. En tout cas pour tout sériephile qui se respecte. Et même au niveau du grand public qui en entend parler un peu depuis que la série Le Destin de Lisa cartonna sur TF1. Ce genre de phénomène biaise souvent la vue qu’on peut avoir d’une série (comme ce fut le cas pour Lost, 24 et sans doute Heroes quelque part), quand bien même on cherche un peu à se protéger, à évacuer tout ça pour tenter d’avoir un avis le plus… objesubjectif que possible (oui, oui, parce que quoi qu’il arrive, je serais toujours très subjectif quand même… :P). J’étais honnêtement très songeur depuis le début (voir Sélection Séries janvier 2008) et le post de Nick (voir ICI) ne m’avait pas vraiment rassuré quant à ce qu’Ugly Betty soit mon genre de série. Le gros défaut qui m’aura effrayé ? Le côté soap. Quand bien même il est détourné, maltraité, il y a un fond auquel je dois avoir du mal à m’attacher (je pense notamment à Newport Beach que tout le monde –ou presque- avait adoré, alors que j’ai eu beaucoup de mal à aller jusqu’au bout de la saison 1… Et pas qu’à cause de la diffusion de France 2 ! :P). Autre doute, mon humour qui n’accroche pas forcément à ce qui fait rire tout le monde (How I Met Your Mother, faudra bien que je m’y remette un jour, mais euh… Ca m’a laissé de glace de ce côté-là). Bref, tout ceci n’était pas pour me mettre dans les meilleures dispositions pour accueillir Betty. Et pourtant, j’ai fait preuve d’assez d’enthousiasme à attendre la diffusion télé (contrairement à une série comme Friday Night Lights)…
Après ce préambule, nécessaire, je peux vous dire que ce premier épisode a joliment confirmé toutes mes craintes. Certes, le personnage de Betty est tout de suite attachant. Parce qu’on a tous un côté Betty quelque part, même si chez elle les traits de caractères et physiques sont poussés à l’extrême. Aussi parce qu’on fait tout pour la rendre attachante. Son côté maladroit nous fait nous sentir supérieur à elle, tandis qu’on nous prend en pitié avec son côté Princesse Sarahisée. Le coup classique, le côté injuste du jugement sur l’apparence (apparemment, on a appris à aucun personnage de la série que la beauté venait de l’intérieur… Apparemment, aucun personnage non plus n’a regardé ou lu La Belle & la Bête ! :P), fait qu’on ne peut que compatir, avoir envie de défendre Betty (que j’ai tout le temps envie d’appeler Lisa, allez savoir pourquoi). J’avoue que de ce côté-là, la mission est réussie. Tout comme celle d’avoir ce petit club « hors-norme-super-canon-de-beauté » avec elle… Ce sont d’ailleurs les scènes les plus intéressantes de l’épisode (et du suivant, mais chut, on va faire comme si je ne l’avais pas vu !). Après, à part ça et le cast qui en fera baver plus d’un et d’une, on peut pas dire qu’il en ressort grand chose de formidable.
Le point de départ est un classique, déjà exploité (notamment par Celeste & The City si je ne m’abuse, un téléfilm qui mettait en scène Majandra Delfino -Roswell- dans une pauvre fille de la campagne qui se faisait relooker par son pote/Cousin/autre homo et interprété par Nicholas Brendon -Buffy-) et ne brille pas ici par son originalité d’approche. Le tout est bien entendu très appuyé, assez caricaturé mais peut-être pas assez. Et c’est sans doute là le problème. Parce que l’épisode nous met tout de suite dans l’ambiance très soapesque de la série. On nous sort donc un mystérieux commanditaire qui agit dans l’ombre, des coups foireux, des humiliations en veux-tu en voilà, des gosses de riches avec leurs problèmes, des corps qui se dénudent, des coucheries par-ci par-là… Tous les clichés qu’on retrouve dans des séries style Feux de l’Amour et dont se moque en fait la série… Notamment au travers des soaps que regardent Betty chez elle. Un effet miroir intéressant, qui a du potentiel mais qui reste assez sous-exploité ici (d’ailleurs, on utilise plus volontiers les scènes à l’eau de rose qui ne sont pas vraiment présentes dans ce pilote). Tout comme l’émission fictive « Fashion » qui donne aussi un intérêt visuel à la chose. Et la série joue beaucoup sur ça, avec les vieilles transitions qu’on ne voit plus dans les autres séries (comme les ronds, les images en deux qui se rejoignent au milieu de l’écran… Le tout avec de charmantes couleurs, comme le rose), le rythme du montage… Mais honnêtement, j’ai trouvé que le procédé était loin d’atteindre son but initial, ou en tout cas, loin d’apporter quelque d’autre à l’histoire ou au côté « parodie de soap ».
Conclusion : La magie n’aura pas agit sur moi aux premiers épisodes. Cela dit, je suis bien conscient qu’il faut parfois laisser plus de temps aux séries pour se trouver et pour qu’elles nous touchent. Ce n’est donc qu’un début, qu’une mise en place. Reste à voir l’évolution de tout ça. Le truc, c’est qu’il y a de la marge dans ce cas précis… :P Alors peut-être que j’ai un peu trop appuyé sur les trucs négatifs, mais il reste que la série se laisse suivre (même si j’avoue avoir regardé une ou deux fois l’horloge pour voir où on en était de l’épisode, ce qui n’est jamais bon signe non plus), mais son humour présent ne m’a pas tellement touché (plus sourire qu’autre chose et pas forcément des masses) et le côté soap, même caricaturé comme ça, a du mal à passer, faut bien le dire. « Au pays de Betty, comme dans tous les pays, on s’amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils… », ça aurait pu être le générique de la série tellement ça s’y applique !! Cela dit, bon point pour la série, ses voix françaises… Je vois d’ici les remarques qui seront faites (elles sont à peu près identiques pour toutes les séries ! :P) mais j’aime beaucoup celles qui ont été retenues… En fait, elles sont très connues pour la plupart, ce qui en dérangera certains, ce qui ravit mes oreilles personnellement (même si je n’arrive pas à remettre tout le monde encore !).
Enfin, un dernier p’tit mot… Dernière nouveauté des nouvelles séries, en plus de ne plus proposer de génériques, elles massacrent grandement le petit jingle qui est sensé représenter au mieux la série… Bon, là, je suis méchant, parce que contrairement à Dirty Sexy Money l’animation en elle-même est sympa (même si conventionnelle) et que le design du titre va drôlement bien avec le thème de la série (comprenez donc que c’est très moche, y’a pas d’autre mot… Autant le rouge et le jaune peuvent très bien se marier, autant là, Dorothée aurait pu en faire un tube « Et mes chaussettes, rouge et jaune en Ugly Betty… »). Le gros reproche se trouve être dans cette police de caractère jaune, atrocement vieillotte et datée, utilisée pour les crédits du début d’épisode… C’est un supplice pour les yeux… -_-