Jericho - Saison 1
Aujourd’hui, on va parler d’une série qui vaut son pesant de cacahuètes… Enfin de nuts… Enfin, de clous devrais-je dire… Ceux qui auront eu la chance de voir la fin de la série en version française (qui n’ont donc soit pas attendu M6 ou qui ont la chance de ne pas habiter en France), comprendront… Les autres pourront y trouver là la VF de l’expression qui a « sauvé Jericho ».
JERICHO – Saison 1
Avec : Skeet Ulrich (Jake) ; Ahsley Scott
(Emily) ; Geral Mcraney (Johnston) ; Pamela Reed (Gail) ; Lennie James (Robert) ; Kenneth Mitchell (Eric)...
Nombre d’épisode : 22 (2006/2007)
Cote d’amour : **
Résumé : Jake Green revient dans la petite bourgade de Jericho, là où il a vécu, après cinq ans d’absence. Ce qui n’est pas pour plaire à toute sa famille, notamment son père avec qui il est très en conflit. L’occasion pour lui de tomber sur une vieille connaissance, Emily, qui va bientôt se marier. Elle attend d’ailleurs le retour de son futur mari. N’obtenant pas ce qu’il était venu chercher, Jake souhaite vite repartir. Mais un imprévu de taille va venir l’en empêcher. En effet, rien de moins qu’un champignon atomique visible au loin fait qu’il va devoir rebrousser chemin, non sans aider un car scolaire en difficulté auparavant. Faisant ainsi la rencontre d’Heather. Sans électricité, avec des retombées nucléaires, la petite ville de Jericho se retrouve seule au monde. Les habitants vont devoir faire face à l’inconnu, tout en cherchant à connaître ce qu’il s’est passé…
Avis : Le pitch de départ est honnêtement intéressant, il y a matière à donner une série qui serait sous tension et paranoïaque, crédible dans les faits. Hélas, la mission s’avère un peu loupée. Si tension il y a, elle est souvent seulement du fait de petites bagarres internes qui prennent place dans un monde soit disant post-apocalyptique. Pourquoi soit disant ? Parce qu’honnêtement, mis à part quelques problèmes (nourriture, électricité…), la série a du mal à nous proposer un univers crédible dans lequel on ressentirait effectivement la solitude des habitants, leur isolement. C’est vraiment là où le bât blesse. Jericho étant isolée d’avance, on ne voit pratiquement aucune différence entre le avant et le après la bombe. Ce qui nous fait s’interroger sur le pourquoi ce petit monde de cette ville s’agite autant ! Bref, question ambiance, on aura vu beaucoup mieux ailleurs. Surtout que la série tente de marcher sur des plates-bandes beaucoup mieux exploitées. Au niveau de l’isolement (des premiers épisodes) ça m’a beaucoup fait penser au drama japonais Love Long Letter, mille fois mieux réussi, tandis qu’au niveau de l’autre direction que prend la série, c’est-à-dire l’auto-régulation des conflits, interne ou externe à la ville (dans la 2ème moitié de saison), Jeremiah (dans une ambiance post-apocalyptique beaucoup plus marquée et donc bien meilleure) damne sans contexte le pion à Jericho. Au jeu des comparaisons, cette dernière arrive donc perdante. Pourtant, les images sont léchées et la tension va crescendo, surtout en fin de saison… Petit problème, le final s’avère être un énorme pétard mouillé. Un choix audacieux et, de mon point de vue, peu judicieux.
D’ailleurs, si on parle des choix des scénaristes de la série, on peut en trouver beaucoup qui interrogent. Certes, nous laisser dans le flou quant à ce qui arrive est un moyen de donner une impression de paranoïa, de (fausse) tension, mais la série échoue à ce niveau-là, trop embourbée à se concentrer sur des personnages grossiers, assez monolithiques dans leur description. Même le mystère Hawkins finit par lasser au bout d’un moment (heureusement que ça s’arrange après une moitié de saison). En fait, la série s’attarde trop sur des choses qui paraissent un peu inutiles, comme des conflits avec des groupes qui font leur loi, même si l’anarchie fait forcément parti des choses qui vont de paire avec une loi qui n’existe plus quand il n’y a plus de gouvernement (c’est en tout cas ce qu’on suppose) ni de forces de l’ordre. Des story-line moyennes, assez prévisibles, parfois risibles, parfois ennuyeuses. D’autant plus que la série nous inflige des sommets de personnages boulets. Il y a d’abord Del. Qui nous emmerde (passez-moi l’expression mais c’est bien le cas) avec ces histoires d’amour (présente pour la plupart des personnages et pas très passionnantes) au départ, puis avec ses décisions commerçantes par la suite. Autre personnage dont on a envie qu’un hélico lui tombe dessus (« malédiction de l’hélico », nakalogisme souhaitant qu’on tue un personnage boulet de cette manière, suite à une célèbre scène d’Urgences), la charmante mère Green : Gail. C’est un cas cette petite mère. Un cas qui fait peur par rapport à ses réactions vraiment super énervantes et archaïques, qui donnent un côté éminemment Sept à la Maison à une série qui n’avait pas besoin de ça en plus . Je ne vous dirai pas sur quoi, il faut attendre un peu dans la saison, mais ça devrait faire tilt très vite. On ne parlera pas, bien évidemment, de Super Jake qui sait super tout faire, souvent super tout seul aussi d’ailleurs, ou presque (même une super trachéotomie avec un super stylo, super fort en armement, super dragueur, super tout quoi) et encore moins des personnages sous-exploités, dont on se demande parfois ce qu’ils fichent ici. Seule rescapée d’une liste qui commence à s’étendre, le formidable personnage de Mimi, qui mériterait une série dérivée. Ca reste celle qui a les réactions les plus humaines, les plus drôles, les plus normales. Peu mise en avant, elle est pourtant celle qui donne beaucoup d’intérêt à la série. Et dieu sait que c’était pas forcément gagné avec ce personnage casse-bonbon (et rien à voir avec les Razmokets), mais c’est devenu le plus attachant.
Conclusion : Si la série se laisse suivre, elle est loin d’avoir beaucoup d’atouts pour elle (alors ok, Skeet Ulrich est plus beau que jamais, mais on en profite à peine ! :P). Son rythme, un peu lent (et cela, malgré la dose d’action qu’on tente d’insuffler, de manière un peu artificielle), ses personnages peu approfondis et limites énervant, ses directions prises, tout cela fait qu’on reste un peu perplexe. Alors qu’il y avait sans aucun doute matière à faire mieux. Tant pis. On se contentera de relever le cast qui dira aux sériephiles (Ashley Scott vue dans Les Anges de la Nuit par exemple) et le mystère irrésolu de « mais que s’est-il donc passé ? ». Les sept épisodes de la saison 2, récupérés à l’arrache par les fans, devraient y répondre. Parce que c’est une question sur laquelle s’est peu étendue la série, mis à part le cas Hawkins, et qui intrigue un peu (à voir si le Season Finale est une piste ou non). Au niveau du générique, comme de coutume maintenant, c’est réduit à sa portion congrue. Le petit plus étant le message morse qui change à chaque épisode (quelqu’un parle-t-il le morse ?), parce que autant dire tout de suite que sinon, c’est bien moche (c’est pas la pseudo-explosion qui fini sur un fondu blanc qui va venir changer quelque chose). On peut quand même pester contre M6 qui n’a pas diffusé cette fin de saison (aussi moyenne soit-elle au niveau du dernier épisode notamment). Surtout qu’il ne leur restait qu’une soirée et qu’ils n’ont pas fait franchement beaucoup mieux avec l’antépénultième rediffusion de NCIS. Tout ça pour avoir 10 épisodes à diffuser plus tard ? Hum, diffuseront-ils seulement la 2ème saison ? (ou atterrira-t-elle sur Séries Club ou W9 par exemple ?).