Un Agent Très Secret
Avant d’être Président des Etats-Unis et agent pour le FBI, il y a des chemins parfois tortueux qu’il faut emprunter… C’est le cas de Dennis Haysbert (24) et Eric Close (FBI : Portés Disparus) qui se retrouvent dans cette série…
UN AGENT TRES SECRET (Now & Again) – Saison 1
Créée par : Glenn Gordon Caron
Avec : Eric Close (Michael) ; Dennis Haysbert (Dr Morris) ; Margaret Colin (Lisa) ; Gerrit Graham (Roger) ; Heather Matarazzo (Heater)
Nombre d’épisodes : 22 (1999/2000)
Cote d’amour : ***
Résumé : Michael Wiseman est un agent d'assurance, la quarantaine, bedonnant qui vient de se faire voler sa promotion par un plus jeune. Suite à une bousculade dans le métro, il meurt écrasé. Quand il se réveille, il constate que l'on a greffé son cerveau dans un nouveau corps. Michael doit maintenant effectuer des missions pour le gouvernement et, de ce fait, il n'a plus le droit de voir sa famille et ses amis. (Source : SériesLive)
Avis : Il y a des fois où l’on attend rien du tout d’une série dont on a à peine entendu parler (si ce n’est dans feu Génération Séries où il y avait un dossier Un Tandem de Choc, chose assez rare pour que ce soit un motif d’achat à lui seul), et ce, malgré la diffusion sur France 2 et la présence d’Eric Close, le Martin de FBI : Portés Disparus ou le héros de Dark Skies (une autre série qui m’est passée au-dessus, dans une période où j’étais beaucoup moins sériephile que maintenant). Il aura donc fallu attendre la rediffusion de la série sur NT1 en prime-time, encouragé par quelques membres du forum de SL, pour que je m’y penche. Avec un certain bonheur, bien qu’ayant loupé les deux premiers épisodes (Torchwood oblige). Ce qui marque d’emblée dans la série, c’est ce ton si particulier, qui en fait un peu sa marque de fabrique, mais surtout tout son intérêt. Ce sont les joutes verbales, totalement jouissives, entre un Michael très taquin et un docteur Morris pour le moins taciturne mais répondant aisément à cette partie de ping-pong verbal improvisée. C’est le sel de la série. Tout comme cette relation impossible entre Michael et son ex-femme. Bien que le Dr Morris lui est interdit de l’approcher, rare sont les épisodes où ils ne se croiseront pas. De manière hasardeuse ou non, d’ailleurs. Une touche qui fait de la série une comédie romantique, où les chassés-croisés des deux personnages font monter l’émotion. Parce que même si ça commence bien entre Michael Newman (l’autre nom de Michael Wiseman pour « cacher son identité ») et Lisa, l’aventure ne sera pas de tout repos, conditionnée par l’état d’esprit de chacun ou des obstacles de diverses natures (une Lisa qui ne peut s’empêcher de penser à son défunt mari et un Michael sans cesse stoppé le docteur Morris par exemple). Mais cette relation particulière est un autre des grands atouts de la série.
Contrairement aux histoires d’espionnages ou d’agents secrets auxquelles on était en droit de s’attendre avec le titre français. L’agent est tellement secret qu’il finit par ne plus franchement faire de mission lors de certains épisodes, et cette partie se retrouve vraiment au second plan. Pour autant, s’en plaindra-t-on ? Sûrement pas, ce n’est clairement pas ce qu’il y a de plus intéressant dans la série. Les missions sont souvent banales, pas forcément imaginatives et on devine parfois bien vite ce qui se trame. Elles ne sont là que pour servir de background aux histoires des personnages, ce qui leur permet de se croiser, de les faire évoluer. Elles permettent parfois une bouffée d’oxygène (paradoxalement) puisque Michael est confiné dans son « vivarium » en temps normal. Ce qui nous vaut souvent des caprices de celui-ci, tel un gamin réclamant un peu plus de libertés à son « père »… Parmi les meilleures scènes de la série. On retiendra, par exemple, son envie de lecture (qui donne le droit à un fabuleux épisode), la moue dubitative qu’il fait devant la nourriture très saine qu’on lui apporte alors qu’il était plutôt fast-food de son vivant… On reconnaît la touche Caron (à qui l’on doit Medium dernièrement, Claire de Lune avant ça), avec des épisodes particuliers et univers familial plutôt réaliste (une mère et sa fille qui affrontent ensemble la perte d’un mari et d’un père, une ado plutôt crédible, parfois agaçante et égocentrique, mais touchante… qui craque sur le nouveau « beau corps » de son père… :p Non, rien d’incestueux là-dessous, c’est pour sa mère qu’elle le remarque ! ~_^ ).
Il manque cependant sans doute quelque chose à la série qui l’aurait dépasser ce simple stade de plaisir à regarder. Certes, les thématiques sont nombreuses, bien traitées et sympathiques, mais il manque la petite étincelle qui aurait fait tout le charme de la série (ce qu’il y a dans Médium par exemple). Pourtant, entre les dialogues, le romantisme et la comédie réussie (voir Michael dans sa combinaison lumineuse), on se demande vraiment ce qui cloche. D’autant plus que la série offre aussi un petit côté sexy avec le corps de bogosse d’Eric Close qui n’hésite pas à s’exposer un peu (merci les scènes de douches… Mais pourquoi faut-il toujours que les portes soient ainsi floues ? ^_^ ; ). Mais non, tout ça ne suffira pas. Elle aurait pu offrir un peu plus. Et bien évidemment, ce n’est pas la fin qui va rattraper le tout, puisque la série se termine sur un cliffhanger des plus frustrants, laissant plusieurs choses en plan, pour ne pas dire, carrément tout. On a eu une évolution au fur et à mesure de la série, on a vu se développer cette relation entre Michael et le docteur Morris, devenant de plus en plus une relation père/fils au fil des épisodes, avec un côté un peu plus châleureux au fil du temps (de « projet », on passe tout de même à « Michael » ou « Mr Wiseman » et il y a certaines libertés qu’il lui concède finalement) mais parfois très dur et froid (ça reste tout de même « le projet » de Morris, sa chose, son expérience et il y tient grandement). Un côté paradoxal qui mènera sûrement au final de la saison.
Conclusion : Une agréable découverte, à voir au moins une fois. Parce que même si les épisodes sont d’un intérêt un peu inégal, tantôt très bien, tantôt moins passionnant (notamment quand les joutes verbales se font moins nombreuses, quand la mission prédomine sur le reste), il n’en reste pas moins qu’ils sont tous nécessaires au développement des personnages, et qu’il y a toujours quelque chose qui sauvera l’épisode en question. De là à dire que c’est à voir et à revoir, peut-être pas (ce ne sera pas mon cas en tout cas…) mais y’a un p’tit quelque chose. Et puis bon, les fans d’Eric Close se doivent de voir la série, ils ne seront pas déçus ! :P