Charmed - Saison 3
Fini de rigoler, on passe à la vitesse supérieur… Enfin, ils auraient bien voulu, manque de bol…
CHARMED – Saison 3
Créée par : Constance M. Burge
Avec : Shannen Doherty (Prue) ; Holly Marie Combs (Piper) ; Alyssa Milano (Phoebe) ; Brian Krause (Léo) ; Julian McMahon (Cole) ; Dorian Gregory (Inspecteur Morris)
Nombre d’épisodes : 22 (2000/2001)
Cote d’amour : **
Résumé : Phoebe fait la connaissance du beau procureur Cole Turner lors d’une mission pour laquelle les sœurs sont obligées de témoigner, ce qui ne les enchante guère. Mais elles auront bientôt d’autres chat à fouetter, puisqu’un démon les poursuit. Ce démon se nomme Balthazar et s’avère être le charmant Cole. Dans le même temps, Piper doit faire face aux obstacles qui continuent de se dresser sur son couple avec Léo, les Fondateurs ne voyant pas tout ça d’un bon œil. Enfin, Prue prend de plus en plus les choses en main, veillant toujours sur ses deux sœurs qui doivent régler leurs problèmes plus personnels.
Avis : La troisième saison est sûrement celle que j’apprécie le moins de la série. Trop sérieuse, elle se veut plus feuilletonnante que les précédentes et nous met d’emblée dans le bain avec l’apparition de Cole Turner. Petit problème, cet arc est traité sans aucune subtilité. On connaît d’emblée le double visage de Cole et son rôle ne consiste qu’à vaguement tenter de tuer les sœurs en envoyant des démons ou au contraire de les protéger parce qu’il veut être celui qui les tues. Ca aurait pu être bien plus intéressant que ça. Par exemple, on aurait pu faire planer le doute sur la véritable identité de Cole en maintenant le mystère sur la mort miracle du premier démon. Tant pis, il faudra se consoler d’une histoire d’amour, certes tragique et un peu romantique quelque part, parce qu’impossible (entre une sorcière et démon… Toute ressemblance avec Buffy serait purement fortuite ! :P), mais encore une fois, la série joue de la facilité et va trop vite. Du coup, on a vite fait le tour de la situation, prolongée vaguement par un faux problème de conscience, de lutte contre son propre démon intérieur. Ca tourne en rond et on apprécie moins la série. D’autant plus qu’elle perd pas mal d’humour au passage. Certes, la série n’a jamais été clairement humoristique mais à trop tergiverser, ça finit par être plombant…
Heureusement, on peut tout de même compter sur les formules magiques habituelles pour redorer le blason de la saison. En effet, la série continue de jouer à fond sur les épisodes spéciaux, avec ville fantôme, retour dans le temps (eh oui, à chaque saison son petit voyage dans le futur ou le passé… Ici, ce sera le passé proche) et pouvoirs qui se développent. A ce propos, les scénaristes ont eu le nez fin pour Piper, parce qu’en développant son pouvoir ils assurent la relève suite au désistement de Shannen Doherty dans la saison 4. Sans Prue, pas de pouvoir défensif autrement (et ce n’est pas celui de Paige qui l’est vraiment). Donc voilà, on a quand même le droit à quelques bons épisodes (je retiendrai notamment le 3x10 Au Service du Mal pour son ambiance glacée et son histoire assez inattendue), de bonnes répliques, une tentative d’échapper à la routine mise en place depuis le début de la série (aussi visible dans le fait que les sœurs utilisent de moins en moins de formules au profit de potions ou de leurs seuls pouvoirs qui suffisent désormais à vaincre certains démons) mais l’ensemble pêche vraiment. Trop de sérieux tue le sérieux de la série qui se doit de rester légère parce qu’on voit clairement qu’elle n’a pas les os assez solides pour se prendre trop au sérieux. Encore plus quand on voit comment Cole se débarrasse de la Triade (dans le genre « qui n’a servi à rien », ils se placent là) ou des petites incohérences qu’on note encore une fois avec le passé de la série ou le futur. D’autant plus qu’elle devient en milieu de saison le « Shannen Doherty Show » où le personnage de Prue est largement mis en avant.. Le personnage est agréable, mais ça finit par être un peu trop et trop visible. On comprend les tensions qu’il y a pu y avoir sur le plateau… :D Sans compter ses soudaines compétences en termes d’acrobaties art martialiques… Pour Phoebe, ça a été expliqué… Pour Prue, ça semble plus être pour mettre un peu plus d’action aux épisodes qu’autre chose (mais honnêtement, ils auraient pu s’en passer vu comment le résultat n’est guère crédible).
Conclusion : Une troisième saison avec de nombreux défauts, dont le plus évident est l’arc mal maîtrisé par l’équipe. Il tourne vite court, on sent qu’ils remplissent un peu et Cole est déjà sur le jeu du « méchant/bon à tour de rôle », ce qui est déjà agaçant… Les scénaristes ont un peu de mal à développer correctement l’univers, il n’y a qu’à voir Phoebe qui développe le pouvoir de lévitation, qui ne sert pas à grand chose (sauf pour la très sympathique fin de l’épisode 3x04 Halloween chez les Halliwell) et qui est incohérent avec ce qu’on sait des pouvoirs qui doivent devenir plus grand et pas apparaître comme ça… On notera aussi une tentative d’échapper à la construction type de l’épisode, notamment avec les crédits qui ne se font plus automatiquement sur fonds musicaux de chansons à la mode (mais j’avoue que ce charme des séries Spelling me manque quand il n’y est pas en fait ! :D). La saison se termine sur une interrogation intéressante et s’avère de plutôt bonne facture (c’est d’ailleurs le deuxième réalisé par Shannen Doherty cette saison) mais souffre du fait qu’il est clair qu’il était prévu en deux parties. Hors, elle ne sera jamais tournée en raison du claquage de porte (et pas celle des Halliwell) de l’interprète de Prue. Dommage alors que la série prenait le risque d’un cliffhanger (fort utile au demeurant pour la tentative de cohérence de la saison prochaine) et que l’histoire était bien menée. Mais je m’avance déjà sur la saison 4, là.
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