Y'a-t-il un Bon Sériephile dans l'Avion ? - Spécial Rythme de Visionnage
Tous un peu Lune, tous un peu Soleil, Différents mais un peu les mêmes… Cette superbe chanson ne dira rien à personne (ou presque), mais ça résume assez bien la communauté sériephile (et souvent toute communauté !!). Alors, y’a-t-il un bon et un mauvais sériephile ?
Y’A-T-IL UN BON SERIEPHILE DANS L’AVION ?! – Spécial « rythme de visionnage »
Médium par lot de trois épisodes, Les Experts, House, Nick Cutter, Desperate Housewives… La tendance de ces derniers temps, c’est cette diffusion tassée de nos séries préférées. Parfois, les chaînes ont la « bonne » (ou mauvaise, c’est selon) idée d’accoupler des rediffusions aux épisodes inédits. Ce qui permet à chacun d’être satisfait. Au sériephile ultra-emmerdeur qui dit que la seule bonne manière de regarder une série c’est « un épisode toutes les semaines voire toutes les deux semaines pour faire durer encore plus le plaisir », ce qui lui permet de zapper les deux rediff’, et au spectateur lambda qui, lui, ne veut qu’une chose, une bonne soirée qui lui dure 1h30 voire 2h. Tant pis si c’est des rediffusions, faut croire que ça marche (voire par exemple les excellents scores que font FBI et NCIS). Mais parfois, les chaînes font moins bien les choses et mettent trois inédits. Voire quatre quand ils veulent vraiment se débarrasser d’une série et qu’ils n’y arrivent pas à trois épisodes de la fin, c’est ce qu’on appelle communément du foutage de gueule, d’autant plus que la soirée par laquelle on remplace la série éjectée ne fait pas franchement mieux.
Là, avec trois inédits par soirs, certains sont très contents, d’autres moins, d’autres voient carrément rouge. Ok, j’avoue que trois, ça fait un peu beaucoup, même si certaines supportent mieux le rythme que d’autres. C’était le cas de Nick Cutter qui se regardait facilement ou de Médium qui aligne les bons épisodes et dont on ne voit pas le temps passer. C’était déjà un peu moins le cas pour Jericho. Dieu merci, le magnéto existe, et même si c’est contraignant, chacun peut tout de même suivre les aventures de ses séries préférées à un rythme qui lui convient plus ou moins. Bon, ça c’est un cas extrême, qui se répand de plus en plus malheureusement (ou non). Mais il reste le cas très classique de deux épisodes par semaines… Un rythme auquel on est habitué depuis belle lurette. Alors est-ce qu’habitude veut forcément dire que c’est bon et bien ? C’est pas sûr. Cela étant dit, dire que les chaînes bradent une série parce qu’elle en diffuse deux épisodes par soir (quand bien même la saison ne fait que six, huit ou treize épisodes), c’est quand même être de mauvaise foi quelque part ou d’être tellement obnubilé par le rythme américain qui est « le modèle parfait » qu’on en oublie un peu certaines choses. Alors oui, une série est diffusée au rythme d’une fois par semaine aux USA (avec rediff’ entre deux inédits), oui, du coup, le rythme est sûrement induit par cette diffusion. Est-ce à dire que quand on regarde deux épisodes à suivre on perd tout intérêt ou qu’on annihile l’effort des scénaristes ?
Heeeeeep… Allô ?! Pour les séries à cliffhanger, quand bien même il paraît saugrenu de le résoudre après la pub ou après l’écran du sponsor, il s’avère aussi efficace, l’attente est moins longue mais l’effet est le même (vous avez juste moins le temps de cogiter, oh damned). Et en plus, il reste toujours le cliffhanger du deuxième épisode. Donc bon, faut pas pousser mémé dans les orties et voir le mal partout, aller dans les extrêmes, dire que la diffusion américaine est parfaite. Elle l’est très loin de l’être. Entre les pauses qui nous sortent de l’ambiance (expérimenté sur X-Files en France où la saison 9 a subit une pause, avec une difficile reprise pour se replonger dans les derniers épisodes), les rediffusions et les coupures pub de 20 minutes, désolé, mais je préfère encore la diffusion française. Il n’y a rien de bradé lors d’une diffusion par lot de deux épisodes, on peut profiter pleinement des épisodes, on peut savourer la construction des intrigues, on ne perd pas grand chose que par rapport à un rythme d’un épisode par semaine. Ca peut même être bénéfique dans certains cas comme Lost où la série piétine tellement sur l’intrigue générale, qu’on au moins l’impression qu’elle avance un peu. Au contraire, pour 24 ou Prison Break on se rend peut-être plus compte de l’énormité des rebondissements, mais en même temps, même avec un épisode la crédibilité des séries en a déjà pris un coup. Donc au final, peu importe.
Reste maintenant l’argument d’attente entre deux saisons. Alors certes, je sais que dans ce monde où tout est à portée de main, tout le monde ou presque est devenu impatient (moi y compris pour certaines séries), ce qui paraît aberrant de devoir attendre 10 mois entre deux saisons. Personnellement, c’est peut-être parce que j’ai pris le pli, mais au contraire, j’ai plus l’impression d’être content de retrouver une série après ce temps d’attente, plutôt que d’attendre deux ou trois mois seulement avant de me mettre des inédits devant les yeux. Tant que la série revient à un rythme régulier, je ne vois pas où est le problème. Il y a beaucoup de choses à faire en attendant le retour. Se replonger dans les aventures précédentes si nécessaire ou faire tourner les séries, en découvrir de nouvelles, découvrir de nouvelles saisons. Ce qui fait en général qu’on a pas eu l’impression que ce soit un supplice que ces 10 mois. Sans doute y’a-t-il même une excitation encore plus grande de retrouver une série dont on a été privé plus longtemps (et toc !).
Bref, chacun ses préférences (ça, je ne vais sûrement pas le nier), chacun à des arguments pour et contre, chacun a raison et tort à la fois. Par contre, je pense qu’il serait bon de respecter un peu ceux qui aiment voir deux, trois épisodes par soir (ou qui s’enfilent même une saison en deux jours) et d’arrêter de monter sur ses grands chevaux à chaque fois qu’une chaîne annonce qu’elle va diffuser une série par lot de deux malheureux épisodes, qui ne tuent personne. Dans l’argumentation « oui, mais une série c’est fait pour être regardé avec un épisode inédit par semaine », en allant dans les extrêmes et en suivant ce raisonnement, on ne devrait donc plus regarder de films à la télé, parce que quand même, c’est pas fait pour être regardé sur un écran 55cm, j’suis désolé !