Skins - Saison 1
Attention, ados dépravés en ligne de mire pour série britannique bousculant la série pour jeunes…
SKINS – Saison 1
Créée par : Bryan Elsley & Jamie Brittain
Avec : Nicholas Hoult (Tony) ; Mike Bailey (Sid) ; Joseph Dempsie (Chris) ; April Pearson (Michelle) ; Hannah Murray (Cassie)...
Nombre d’épisodes : 9 (2007)
Cote d’Amour : ***
Résumé : La petite vie pas tranquille d’un groupe d’adolescents, réunis, notamment, autour de Tony dont le meilleur ami est Sid, un binoclard toujours puceau. Il craque sur Michelle la petite amie de Tony, pendant que Cassie, une anorexique, s’éprend de Sid. Jal a quelques problèmes avec ses parents et ses concours de musique tandis que Chris craque légèrement sur son professeur. Maxxie est gay pendant que son meilleur ami Anwar est musulman (priant pour perdre sa virginité). Pas facile d’être ado, même quand la vie se résume au sexe, drogues et rock’n roll…
Avis : Présenté comme l’anti-Dawson, la série ne dément pas du tout cette base au fil des neuf épisodes que contient cette première saison (la deux est actuellement en cours en Angleterre). Ecrite en partie par des ados, jouée par des acteurs qui ont plus ou moins l’âge de leurs persos, qui sont loin d’être des mannequins (même le bogosse de service qu’est Tony est finalement « commun » si l’on compare à certains cast de séries américaines), la série joue à fond la carte de cette identification. A telle point qu’elle pourrait se révéler hermétique pour ceux qui ont dépassé cet âge. Je dois bien avouer que la vie de ces ados est à cent mille lieux de l’environnement que j’ai connu et que quelque part, ça joue sans doute dans l’intérêt qu’on peut porte à la série… Qui se résume en gros à la fête et au sexe. Certes, c’est hyper réducteur comme vision de la série, mais c’est en tout cas bien présent. Autre point noir, une tendance à la Nip/tuckisation de certaines story-line dont on se passerait volontairement. Certes, on grossit le trait pour en faire une histoire sympathique à suivre, qui soit à la fois proche et loin de la vie des communs des ados, mais ce n’était peut-être pas nécessaire de nous coller cette histoire de drogue. Heureusement, dès lors qu’on en est débarrassé, ce côté se fait moins présent. Même si certaines histoires sont toujours aussi énormes, très « too much », ce qui a eu un peu de mal à passer chez moi (en comparaison les dialogues verbaux un peu rédhibitoires chez certains et les histoires des jeunes gens de Capeside me paraissent beaucoup plus naturels). Il y a peut-être aussi le fait de ne pas connaître suffisamment un système scolaire étranger (parce que ça me choque toujours d’entendre les élèves appeler leur prof par leur prénom !).
Une fois passé outre ce fait établi, la série recèle finalement une profondeur salvatrice qui fait tout de suite oublier (ou presque) le côté trash et peut-être démesuré de la série. L’étude de ces adolescents qu’on apprend à connaître au fur et à mesure (puisque chacun a le droit à un centric) semble tout à fait pertinente avec la jeunesse actuelle. Elle reprend des classiques qu’on connaît déjà ailleurs (la première fois, problème d’anorexie, l’homosexualité…) pour l’aborder sous un œil nouveau, rafraîchissant, sans artifice. Ainsi, si les personnages sont clairement identifiés, avec les clichés habituels, ce n’est que pour mieux servir le récit qui d’un ton finalement assez léger (même avec la pitoyable histoire de Sid en début de saison) passe à un ton beaucoup plus sombre. La vie n’est pas rose bonbon. Ce qui pourra surprendre et un peu déstabiliser le téléspectateur. Au même titre, peut-être, que la nudité pas mal présente. Rien de vulgaire ou de trash, la série reste dans des limites tout à fait raisonnable mais montre un naturel non-pudique auquel on est pas habitué (surtout si l’on regarde les séries ados américaines). Quelques exercices de styles sont réussis (voir le Season Finale) et la plupart des persos attachants (une mention particulière pour Cassie, un personnage extraordinaire, qui possède une façon de s’exprimer assez unique) et on obtient finalement un cocktail très agréable à suivre. Excepté pour le personnage de Tony qui devient plus tête à claques à chaque épisode (vous aussi venez rejoindre le club anti-Tony !). Mais même là, on arrive tout de même à lui trouver quelque chose…
Conclusion : Une série qui devrait parler aux ados, avec des thèmes bien traités, notamment par rapport au… rapport, justement, avec les parents, la façon dont ils influencent leur progéniture. Un cadre de vie qui n’a rien d’extraordinaire pour la plupart, des physiques « communs » et l’identification devrait vite se faire, d’autant plus vu la palette présentée. Les neuf épisodes se dégustent sans trop de mal (après, on trouvera plus ou moins à redire sur le côté un peu « trop » de certaines intrigues, mais vu que le fond suit, c’est pas un réel problème) et la fin de la première saison devrait vous donner envie d’y revenir, à coup sûr. Parce que mine de rien, on s’attache à ses ados et on a envie de voir ce qu’ils vont devenir…
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