Supernatural - 1x10 Terreur à l'Asile

Il aura suffit d’une annonce pour déclencher en moi l’impatience de retrouver les frères Winchester après une année d’attente… Et mine de rien, je me souviens pourquoi j’avais tant aimé cette première saison (pourtant au demeurant assez classique dans les thèmes abordés)…

SUPERNATURAL – 1x10 Terreur à l’Asile

Titre VO : Asylum

Scénariste : Richard Hatem

Réalisé par : Guy Norman Bee

Avec : Jensen Ackles (Dean) ; Jared Padalecki (Sam) ; Nicholas d'Agosto (Kevin) ; Brooke Nevin (Kat)...

Cote d’amour : *****

Résumé : Deux policiers sont en train de faire une ronde dans l’ancien asile Roosevelt où une bande de jeune a pénétré en brisant le cadenas qui y était posé. Ils se séparent. Tandis que l’un retrouve les gamins, l’autre reste un temps dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique avant de réapparaître, un peu étrange. Quand il rentre chez lui, il tue sa femme puis se donne la mort. De quoi alerter Sam et Dean, toujours sur la route. Mais c’est surtout parce qu’ils reçoivent un étrange SMS leur indiquant des coordonnées qu’ils s’intéressent à cette affaire. Ils débarquent en pleine journée et font un tour dans cet asile, sans rien n’y apercevoir d’étrange. Décidant d’en savoir plus dessus, Sam est envoyé chez un psy, descendant du médecin s’occupant de l’aile sud, où tout semble prendre racine. Le temps de revenir sur les lieux de nuit mais déjà deux autres gamins ont pénétré l’hôpital. Et cette fois, les esprits rôdent. La machine de Dean s’affole et ils finissent par tomber sur Kath, qui se cachait. Visiblement terrifiée, elle leur dit qu’elle était avec son ami, Gavin. Le jeune garçon, quant à lui, fait une rencontre bien étrange. Pensant qu’il s’agit de sa copine, il embrasse une silhouette avant de s’apercevoir de son erreur et de se rendre compte du visage terrifiant de celle-ci. Il est retrouvé inconscient par Dean qui s’est séparé de son frère. Mais tout ceci n’explique pas ce qui se passe vraiment dans cet asile. D’autant plus que les fantômes des patients ont un bien étrange comportement, ne semblant pas être menaçants. Alors qui provoque cette folie de ceux qui pénètrent dans cet hôpital ? Dean et Sam vont-ils s’en sortir ?

Analyse : Je n’ai pas choisi cet épisode au hasard. Il s’agit de l’un des plus marquants de cette première saison pour ma part. Pourtant, dire qu’il sort de la masse des autres épisodes serait peut-être un peu abusé. Il fait partie du haut du panier tout en étant pas non plus aussi inoubliable et extraordinaire que certains épisodes d’autres séries qui figurent parmi les « cultes » pour tout le monde (ou au moins une grosse majorité). Alors pourquoi le classer comme culte ? Pourquoi cet épisode plus qu’un autre me direz-vous ? Tout simplement parce que son ambiance est tout simplement typique de celle que j’aime retrouver dans ce genre de série. La série fait toujours preuve d’un certain classicisme durant cette première saison. Elle s’attaque a des affaires connues, ressassées par nombre de films (les slasher-movies où bon nombre de stars des séries cultes de la fin des années 90 sont passés ! :D) ou de séries. Ici, aussi mais peut-être moins que d’autres épisodes (comme Bloody Mary). Et généralement, elle le revisite à sa sauce, ce qui donne toujours un petit plus aux histoires. Donc oui, les histoires d’horreurs dans un hôpital psychiatrique, rien de bien nouveau au soleil. Cela étant dit, pourquoi se priver de cette vision par la série, surtout quand on tient là un très bon épisode. Qui n’est pas sans rappeler un jeu vidéo mythique, récemment adapté au cinéma. Et là, je ne vais pas prendre n’importe quelle référence, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de Silent Hill. Effectivement, comment ne pas immédiatement y penser quand on ressent une tension semblable à celle qu’offre ce jeu vidéo, traumatisant et étouffant ? L’hôpital délabré, rouillé, plongé dans le noir, avec des ombres furtives qui se glissent ici et là. Voilà, c’est de l’angoisse distillée sans relâche et qui fonctionne à plein tube dans un environnement tout simplement très bien retranscrit.

De bout en bout, il n’y a pas un moment où l’épisode relâche notre attention. C’est ce qui est formidable. Formidable aussi son écriture qui permet tout de même de décompresser les nerfs (même si le mot est peut-être un peu fort ici, sachant qu’il ne cause pas non plus un traumatisme aussi important que son grand frère vidéo-ludique) avec les quelques réparties des deux frères, qui trouvent toujours le mot pour rire en toute situation. On retiendra particulièrement cette phrase de Dean qui se moque gentiment de son frère et de ses soi-disant capacités : « A ton avis, entre Patricia Arquette, Jennifer Love Hewitt, et toi, quel est le médium le plus séduisant ? ». Mais bon Dean, il n’y a pas photo, c’est Sam le plus beau ! :D Une touche d’humour et de références à d’autres séries bien à propos (même si les trois séries jouent dans une cour un peu différente). Cet épisode permet aussi de mettre en lumière de façon intéressante les rapports entre les deux frères. Parce que finalement, le plus important ici n’est pas tant cette histoire de psycho-tueur-fantômes ou de cet asile (au background intéressant) mais bien ce que tout ça va déclencher chez Sam, notamment. On se remet un peu en tête qu’on en est au dixième épisode de la série, donc un peu moins de la moitié de la première saison. Sam n’a toujours qu’une envie, c’est de retrouver son père et point barre. Alors les affaires ésotériques qui le ralentissent, ce n’est pas trop sa tasse de café. On remet en avant la dualité entre eux. Dès que le SMS arrive. Sam remet en cause l’aveuglement sans borne dont semble faire preuve Dean qui suit les instructions de son père à la lettre. On apprendra par la suite à les connaître encore un peu mieux, mais voici une première étape qui en dit long. Du coup, le passage chez le psy est aussi drôle qu’utile. Frustrant parce qu’on ne sait pas ce qu’en dit Sam. Mais ça, on le saura à la fin de l’épisode où quand les esprit s’en mêlent, les langues se délient ! Le tout est très bien amené durant tout l’épisode (d’ailleurs, Kath en fait la remarque un moment donné à Sam, l’air de rien… « C’est ton patron ? »).

Conclusion : un épisode pas dénué d’intérêts donc. Son ambiance angoissante est diablement réussie et le déroulement de l’histoire maîtrisée. Pas de grands frissons mais une tension palpable et continue. Juste soulignée par quelques apparitions fantomatiques furtives, comme les ombres qui passent ici ou là devant ou derrière les personnages, loin de toujours les voir. Et bon sang, que cette ambiance-là fait du bien ! Ajoutons à cela le face-à-face Dean/Sam, les nouveaux éléments sur l’état d’esprit de Sam, le fait qu’on se préoccupe un peu de faire du surplace et on obtient un très bon épisode. Le risque de la série, avec son point de départ simple et pouvant traîner en longueur sans problème, était finalement de faire du remplissage avec une accumulation d’histoires sans liens. Mais Supernatural évite fort bien cet écueil et nous le prouve ici, l’air de rien. Et puis, une autre dernière raison qui font de cet épisode, un épisode culte pour moi, c’est quand même celui qui m’aura décidé à faire mon premier montage sur cette série. Et après une telle ambiance Silent Hillesque, le thème et la chanson étaient tout trouvé ! Si vous n’avez pas encore succombés aux charmes (oui, ils en plusieurs ! :P) des frères Winchester, vous savez dorénavant ce qu’il vous reste à faire !

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