Fringe - Pilot Pre-Air
Internet et la magie des fuites… Si on attend toujours de pouvoir voir le Football Wives avec Eddie Cibrian et Lucy Lawless, Fringe est déjà arrivé sur la toile… Verdict de ce pilot pre-air au coût aussi exorbitant que celui de Lost…
FRINGE – Pilot Pre-air
Scénario : JJ Abrams ; Alex Kurtzman & Roberto Orci
Réalisation : Alex Graves
Avec : Anna Torv (Olivia) ; Joshua Jackson (Peter) ; John Noble (Walter) ; Lance Reddic (Broyles) ; Mark Valley (John) ; Kirk Acevedo (Francis)...
Cote d’amour : **
Résumé : Un homme est anxieux. L’avion dans lequel il se trouve subit un orage électrique. Alors que les turbulences se font plus fortes, quelque chose d’inhabituel se passe. La peau du passager devient étrange, translucide et tout l’avion semble contaminer. Il atterrit normalement, sans personne de vivant à son bord. Les autorités sont appelées sur place, plusieurs agences se disputent ce mystère. Parmi les personnes se trouvant sur place, Olivia Dunham qui assure la liaison inter-agence et son petit ami, membre du FBI. Ils suivent une piste qui va les conduire à un entrepôt qui va exploser. Si l’agent Dunham s’en tire sans trop de dommages, ce n’est pas le cas de son confrère, atteint d’un mal mystérieux. Elle mettra tout en œuvre pour tenter de le sauver et découvrira ainsi la piste de Peter Bishop, un scientifique qui a fait des expériences secrètes appelées « Fringe Science ». Mais pour pouvoir arriver à lui qui est enfermer dans un hôpital psychiatrique, elle doit d’abord retrouver son fils et le convaincre de l’emmener jusqu’à lui. Que pouvait-il y avoir dans ce vol 627 ? Et Olivia réussira-t-elle à sauver son ami ?
Avis : Voici donc le pilot pre-air (qui pourra donc être remanié avant sa diffusion télé) de la série qui a créé le buzz à l’annonce des Up-Front. C’est aussi la dernière création de JJ Abrams (qui ne sera pas le showrunner de la série). Au final, on se demande un peu où sont passés les 10 millions de dollars engloutis dans ce pilot. Autant dans Lost, on avait vite compris, autant ici, c’est plus difficile à déterminer. Alors certes, c’est pas moche, et les effets spéciaux sur les corps sont superbes (aaaah une telle décomposition, on avait jamais vu ça d’aussi belle façon, les séries des années 90 peuvent aller se rhabiller ! :D De même que pour ce bras mécanique, plus vrai que nature, mais qui fait pas mal image de synthèse… ), mais quant au reste, rien de bien impressionnant (ou alors devient-on blaser à force de voir tant de choses qui nous émerveillent ?). Quelques passages sont sophistiqués, la vache a dû être un énorme investissement, mais visuellement, c’est loin d’être une claque. Alors en même temps, sur les pre-air, il faut reconnaître que le résultat n’est pas forcément conforme à ce que l’on verra en définitive, il faut donc l’espérer ici. Ah, on peut aussi supposer que la petite touche gimmick-tape-à-l’œil pour dire que vraiment on-est-pété-de-thunes-et-donc-on-va-le-montrer, peut avoir sa responsabilité dans le mini-budget de la série. Y’a pas à dire, je crois qu’on aura rarement vu des indications de lieu aussi cool. Visuellement, c’est beau (on croirait un peu certains titres de films qui vous en mettent plein la vue au ciné) et c’est plutôt intelligent de se servir de ce lieu-commun pour l’intégrer au visuel de la série (même si ça reste plus gadget qu’autre chose). Du coup, la bande-annonce, rythmée, assez X-Filesienne, était un peu trompeuse. Il y a bien quelques lampes torches de-ci, de-là, mais la majorité de l’épisode se passe quand même dans la clarté (bien que ce ne soit pas non plus sous le soleil de St-Tropez ou de Sunnydale ! :D Non, parce que l’ambiance est plutôt au gris en fait). Bon, au moins, la comparaison sera moins rude.
Surtout que ce pilot pre-air ne convainc donc pas tant que ça. Sans s’arrêter sur cette histoire de budget pas visible, il faut tout de même avouer que les 1h30, on les voit un peu passer. C’est une mise en place un peu longuette et classique dans son déroulement. On a la situation de départ, la grande catastrophe qui va impliquer les héros dans cette histoire, le chemin du point A au point B, et la conclusion qui met définitivement le pied à l’étrier d’un héros réfractaire. Un schéma classique (qu’Abrams avait réussi a bien déstructurer dans le pilot d’Alias) qui éveille un chouia d’intérêt sur ses derniers instants. On a un peu l’impression de frôler le côté artificiel avec ce « à suivre » qui intrigue un peu, tout comme dans la mise en place des éléments. Mais au moins, on a quelques trucs à se mettre sous la main. Reste à voir comment avancera la série à propos de cette Accumulation. Car ça y est, le mystère est lancé, une compagnie pour le moins louche, des faits scientifiques bien étranges qui déroulent partout dans le monde et déjà des traîtres dans l’entourage de notre héroïne (de même que des personnes qu’on pourra fortement soupçonner). Entre deux dialogues qu’on en retiendra pas (non, vraiment, c’est pas là qu’il faudra aller chercher une quelconque raison de suivre la série, c’est du classique qui sert à faire avancer l’histoire, sans un soupçon d’humour, sans haut-débit, sans difficulté majeur, voire avec quelques platitudes), l’épisode aurait pu être amputé de quelques passages afin de redonner du rythme, parce qu’on a tendance à s’endormir un peu entre deux regards énamourés, une première scène haletante et la course-poursuite finale. L’héroïne n’a rien de bien attachant pour le moment (c’est une battante qui n’en fait qu’a sa tête et qui est impliquée malgré elle dans tout ça et puis voilà quoi) et on a le droit à quelques stéréotypes qui ne demanderont qu’à être développés par la suite.
Conclusion : A quelques paraphrases près d’autres séries (on s’attend tellement à ce que l’un des personnages nous sorte « the truth is… outhere » à la fin ! ^_^ ; Alors qu’il nous fera juste une variante), Fringe impressionne donc surtout pour ces corps en décomposition (enfin, en translucidation en fait), par un Joshua Jackson convaincant dans son rôle (et qui porte mieux la petite barbe que dans Dawson ! ^_^ ; ) et… Euh… C’est tout. Pour le reste, c’est du classique, il faudra donc juger ce que ça donne sur la longueur. La chance avec ce postulat de départ, c’est que la série a plus de marge pour s’améliorer et donc a moins de chance de finir en pétard mouillé que d’autre ! :D Mais l’ambiance n’a rien d’exceptionnelle, le visuel est assez classique (si l’on omet donc les indications de lieux)… De quoi largement être capable de patienter pour une diffusion française (qui ne manquera sûrement pas de se faire assez vite). La série a encore tout à prouver et j’attends de voir comment elle évoluera… A noter qu’il est assez marrant de retrouver dans cet épisode, Peter Outerbridge (qui ne nous montre pas ses fesses ! :D) dans le rôle d’un médecin, justement là où l’on parle de virus… Ca aurait presque pu faire cross-over avec ReGenesis cette histoire ! :D