Après avoir parlé un peu plus principalement du manga, retour sur la version animée…
SIGNE CAT’S EYES
D’après le manga de : Tsukasa Hôjo
Studio : TMS
Nombre d’épisodes : 36 + 37 (1984/1985)
Musique : Katsuo Onoh
Cote d’amour : ****
Résumé : Tam, Alex et Sylia Chamades sont trois sœurs
qui tiennent un café nommé Cat’s Eye, situé en face du commissariat dans lequel
travaille Quentin Chapuis, le petit ami de Tam. Tout irait pour le mieux si ces
deux-là n’étaient pas aussi empotés l’un que l’autre question amour et surtout
si Tam n’était pas, la nuit venue, une voleuse agissant avec ses deux sœurs
sous le pseudo de Cat’s Eyes. Elles opèrent en laissant une carte de visite
prévenant de l’œuvre qu’elles vont voler, ainsi que l’heure à laquelle elles vont
agir, pour barboter la toile au nez de la police. Parce que ce n’est pas tant
pour revendre les toiles (ou autres objets appartenant à la collection d’Heinz)
qu’elles le font, mais c’est surtout pour retrouver la trace de leur père
disparu durant la Seconde Guerre Mondiale. Du coup, elles réussissent toujours
leur coup, et c’est le père Quentin qui se fait tirer à boulet rouge par le
commissaire Bruno qui lui adjoindra bientôt une coéquipière fort soupçonneuse
envers le trio Chamade : Assaya. Vont-elles réussir à trouver leur
père ?
Avis : Voici un animé unanimement salué pour sa VF,
faite dans des conditions exceptionnelles à l’époque, ayant permis une grande
liberté de ton au niveau des dialogues et avec des comédiens de doublages qui
campent des personnages plus vrais que natures (même si c’est un peu
théâtralisé parfois niveau jeu). Le casting est impeccable, notamment la voix
de Tam (interprétée par l’excellente Marie-Laure Dougnac qui double aussi
Gabrielle dans Xena par exemple) qui nous en sort de belles (« Elle
commence à me courir, on dirait un chihuahua derrière un os de gigot »). Et
la qualité s’en fait d’autant plus ressentir quand on tombe malheureusement sur
quelques épisodes redoublés ultérieurement (où l’on a du mal à reconnaître un
cast, parfois d’origine, plus tout à fait dans le ton)… Une maladie qui a
atteint plusieurs animés et toujours déplorable (mais que font-ils avec leurs
fichues bandes-sons ??). Et si j’ai commencé par la qualité de
l’adaptation en VF, ce n’est pas seulement pour son excellence, mais aussi
parce que ça donne un côté adulte à cette œuvre et qui lui permet encore
aujourd’hui ne pas avoir franchement pris de ride et dont on s’enthousiasme au
visionnage comme au premier jour ! Bien évidemment, on rira un peu du côté
technologique dépassé (les supers ordis de l’époque qui prennent toute une
pièce, les micros pas franchement discrets que personne ne voit pourtant…),
mais ça passe. La bande-son relève aussi le niveau, avec peu de thèmes
finalement, mais très jolis (dont les différentes variations des génériques,
que ce soit de début ou de fin).
Le schéma d’un épisode pourrait paraître répétitif et
lassant à la longue. C’est oublier l’inventivité des Cat’s pour monter leurs
différents vols et l’ingéniosité des scénaristes pour varier les plaisirs. Les
épisodes défilent sans que l’on sans rende compte. Je mettrais néanmoins un
petit bémol à la saison 2, dont une bonne partie sont consacrés à des
affrontements entre les Cat’s et d’autres voleurs ou des méchants. Ce qui venait
pimenter les intrigues des épisodes de la première saison, devient un peu
redondant et moins intéressant. Il faut attendre que les relations entre Tam et
Quentin reviennent sur le devant de la scène pour qu’elle regagne en intérêt,
de manière assez tardive malheureusement. En fait, le gros défaut de la saison
2, c’est qu’elle s’est bien trop éloignée du manga d’origine. Si la première
saison n’est pas un copié-collé du manga non plus, elle s’appuyait largement
dessus, reprenant les histoires en les adaptant de manière plus sérieuses (les
personnages comiques du manga n’apparaissant plus ici, simplifiant aussi les
relations entre les protagonistes, recentrant le tout autour du couple phare),
alors que dans la saison 2, ce n’est plus que rarement le cas. Bien évidemment,
les Cat’s font toujours preuves d’imagination pour se sortir du pétrin, mais
bon… Un p’tit truc s’est envolé. Le problème vient aussi du fait que
finalement, l’une des trames narratives principales, le moteur de cette
histoire, c’est bien l’histoire d’amour entre Quentin et Tam, le dilemme de
celle-ci et que cet aspect disparaît donc dans la majeur partie des épisodes.
En plus d’un graphisme auquel il faut se réhabituer (personnellement, je suis
plus friand de celui de la saison 1). L’autre problème provient sans doute de
l’absence de fin quant au mystère du père. Alors que le manga fait avancer
l’intrigue (et lui donne une conclusion ouverte), ce n’est pas le cas ici.
Dommage. Il faudra alors se contenter d’une simili-fin sur ce qui aurait pu arriver
si Tam s’était faite attraper par Quentin, avec un épisode efficace et assez
intense…
Conclusion : Pour tous les nostalgiques qui hésiteraient encore, y’a pas de soucis, la série se laisse redécouvrir avec grand bonheur. Et pour ceux qui ne connaissent pas ce grand classique, ils devraient y trouver leur compte : action, mystère, romance, suspense. Y’a de quoi faire. Bon, alors, y’a juste un truc qui pourra paraître un peu choquant à l’œil occidental (encore plus de maintenant), c’est la relation platonique entre Quentin et Tam… Je crois que les baisers sont rares voire même pas là du tout… C’est qu’ils sont timides ces Japonais, et il faut donc replacer la série dans son contexte (y’a une vingtaine d’année). Ca amène un décalage un peu déroutant. Du côté de la VF, le morceau de générique qui prend la place des musiques pourra aussi agacer de temps à autre, et la musique qui déraye est crispante (sur la saison 2, mais visiblement c’était déjà là à l’origine). Le manga est assez différent de l’animé (plus comique, plus porté sur les relations entre les personnages, et avec la place de l’enquête sur la disparition du père qui prend une place prédominante dans les derniers volumes), donc pour ceux qui n’ont vu ou lu que l’un ou l’autre, y’a pas de soucis non plus. Profitez de la ressortie du manga chez Panini Manga. C’est un peu cher, mais ça vaut le coup (surtout pour connaître la véritable fin et quelques réponses à certains mystères, comme le pourquoi du nom « Cat’s Eye »). Et puis, ne vous fiez pas aux horribles dessins du début, Tsukasa Hôjo s’améliore très vite ! (Mais du coup, l’animé est quand même plus beau que le manga).
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