Jericho - Saison 2

Si M6 aura mis du temps pour diffuser la fin de la saison 1, elle en aura mis beaucoup moins pour diffuser la deuxième et courte dernière saison de la série… Mais alors, est-ce qu’on en aurait voulu une troisième ?

JERICHO – Saison 2

Créée par : Stephen Chbosky

Avec : Skeet Ulrich (Jake) ; Ahsley Scott (Emily) ;  Lennie James (Hawkins) ; Michael Gaston (Gray) ; Kenneth Mitchell (Eric) ; Brad Beyer (Stanley) ; Alicia Coppola (Mimi)...

Nombre d’épisode : 7 (2008)

Cote d’amour : **

Résumé : Les forces armées de Cheyennes débarquent à Jericho et règlent le conflit entre eux et New Bern. C’est le Major Beck qui est aux commandes et qui organise bientôt la ville de Jericho dans laquelle les forces s’installent. Pour redresser la situation de la ville, une organisation nommée Jennings & Rall apporte son aide et embauche Mimi pendant que Beck nomme Jake shérif de la ville. Hawkins, de son côté, recherche toujours à dévoiler la vérité sur les attaques car l’heure est grave. En effet, si le Texas rejoint Cheyenne, alors cette nouvelle autorité auto-proclamée risque de devenir la seule alors même qu’il semble qu’elle ne soit pas toute blanche dans les attaques à la bombe. Vont-ils découvrir un jour la vérité sur les attaques ?

Avis : Jericho… Jericho ou la série qui a des fans acharnés prêt à tout pour qu’elle puisse aller au bout de son histoire… Et Jericho ou la série au potentiel énorme gâché. Eh oui ! C’est pas que la série parte avec de mauvaises idées, c’est qu’elle les exploite très mal. C’était déjà le cas de la première saison où l’ambiance n’avait pas franchement réussi à être maximisé et où la série se perdait un peu dans différents genres mal amalgamés. Cette deuxième fournée à tendance à redresser la barre mais arrive encore à ne pas viser juste. Pourtant, c’est pas faute à la série d’avoir recentré son récit sur un peu plus d’action et un peu moins de sentiments familiaux et autre. A ce titre, plusieurs personnages ne font plus que de la figuration (comme le boulet Dale, ce dont on ne va pas se plaindre), on se débarrasse de l’énervante mère Green (ouf, l’ambiance Sept à la Maison à tendance à disparaître) et il n’y a guère plus que Mimi, Stanley et Bonnie qui représentent cet aspect. Mais ils le représentent bien. Ils ne sont pas rangers, ils ne sont pas entraînés à la situation de guerre et sont le versant « normal » de la lutte qui s’établit ici. Et comme se sont les personnages les plus intéressants, on ne va pas se plaindre non plus. Leur histoire est plutôt bonne et heureusement que la série ne dure pas, vu la mauvaise idée qu’ils ont eu en cours de saison, parce que sinon… Grrr ! Le reste, c’est beaucoup d’Hawkins, puisqu’il est une pièce maîtresse des attaques et qu’il a beaucoup, beaucoup de relations, et ensuite Jake. Qui se la joue un peu moins Super Jake, même si ça a tendance à revenir en toute fin de série.

Cette saison 2, c’est donc de savoir comment Jericho va vivre avec cette nouvelle autorité qui arrive en ville et qui est dirigée par le Major Beck. C’est aussi de savoir quel destin on choisit en temps de crise, ce qu’on est prêt à faire et perdre. Y’a de l’idée. Sauf qu’encore une fois, la série pêche dans l’implication qu’elle peut donner au téléspectateur (les premiers épisodes sont très poussifs), on a vraiment du mal à sentir ce monde post-apocalyptique (Jeremiah est bien plus intéressant de ce point de vue) ou a tendance à trop appuyer sur sa thématique (comme dans l’épisode 2x03 Le Condor). De plus, alors que les scénaristes savaient la série quasi-condamnée, ils n’ont pas hésité à passer du temps sur des histoires qui auraient mérité de ne pas être traitées ou plus vite. Par exemple, prenons le Major Beck, assez représentatif de la situation. Il est sympa et tout. Et c’est même pas qu’un militaire bête et méchant qui répond aux ordres sans se poser de question. Non, on le sent qu’il doute un peu grâce à Hawkins ou Jake. Mais non, au lieu qu’il comprenne tout de suite, il prend son temps. Pourtant, il avait tous les indices sous les yeux. Il a aussi des réactions incompréhensibles, tout comme on a du mal à bien percevoir la logique de certains événements (notamment la conséquence de l’acte de Stanley dans l’épisode 2x05 Infiltré). Du coup, forcément, le dernier épisode est un pétard mouillé. C’est pas qu’il ne conclut pas la série, il le fait d’une certaine manière, mais c’est fait sans feu d’artifice et mis à part son message (qui est qu’une grande bataille s’annonce et que ça, ma foi, c’est une autre histoire), l’épisode est assez banal dans l’univers de la série. Alors quand je pense qu’ils ont prévu deux épisodes différents, au cas où il y aurait une suite, j’aimerai bien voir la tête de l’épisode en question, tant il y aurait encore beaucoup à dire finalement avec celui-ci qui sert de conclusion…

Conclusion : Les scénaristes n’auront pas fait usage de la bonne manière de leur sursis. Pourtant, c’était quasiment certain que Jericho ne repartirait pas pour une longue durée. Eh bien non, jusqu’au bout ils auront saccagés la série, malgré les recentrages fait en cours de route. Cette saison 2 commence assez mal et prend son envol avec les épisodes 2x04 Sans Pitié et 2x05 Infiltré, avant de faire retomber assez bêtement toute la tension et l’intérêt. C’est qu’on y aurait presque cru. Dommage. Allez, on se consolera en se disant qu’on a le droit de se régaler les mirettes avec le plus que charmant Esai Morales (même si pour le coup, faut pas s’attendre à de fan-service, sauf pour ceux et celles qui aiment la tenue militaire ! :D). Un bon contre-point à Skeet Ulrich qui fait légèrement peur durant cette saison (entre la coupe de cheveux et sa barbe naissante pas franchement top). Voilà, c’est une série que je ne regretterai pas pour ma part (et que je ne me repasserai pas non plus… Malgré le charme du personnage de Mimi ! :D). Ah, et avant de finir, un dernier petit mot, quand même, sur des passages que j’ai trouvé assez intéressants et qui impliquent justement Bonnie, Stanley et Mimi (ainsi qu’une employée de Jennings & Rall). Bonnie est sourde et muette, et j’ai trouvé le parti-pris d’avoir pas mal de passages en langage des signes (et sans autre dialogue des personnages) assez osé et bienvenu. Ca reste rare d’avoir de longs passages sous-titrés comme ça. Voilà, je crois que c’est peut-être le meilleur point de la série et c’est pas rien, finalement…

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