Clara Sheller - Saison 2

Ca y est. Après trois ans d’attente, trois semaines de diffusion, Clara Sheller c’est déjà fini… Et alors, ça valait le coup ?

CLARA SHELLER – Saison 2

Créée par : Nicola Mercier

Avec : Zoé Felix (Clara Sheller) ; Patrick Mille (JP) ; François Vincentelli (Gilles) ; Cécile Cassel (Victoire) ; Anny Duperey (Danièle) ; Charlotte de Turckheim (Marie)...

Nombre d’épisodes : 6 (2008)

Cote d’amour : ****

Résumé : Trois ans. Trois ans que Clara et Gilles sont ensemble. Et depuis, les choses n’ont pas tellement changées. Clara vit avec Gilles mais se faufile en douce comme au bon vieux temps chez JP. Le trio vit ainsi dans une certaine harmonie. Mais les choses ne sont jamais aussi simples, les désirs des uns ne sont pas ceux des autres, JP continue de se chercher et refuse de s’engager dans une relation longue durée, Clara est toujours aussi immature et semble menacée par l’arrivée d’une nouvelle au journal qui pourrait bien finir par lui piquer sa place et n’est pas vraiment prête à répondre aux désirs de Gilles. Depuis que Jeanne et David ont adopté, le couple n’est plus vraiment accessible pour la pauvre Clara qui aimerait bien faire la fête avec eux. Et quand les vieux démons refont surfaces, alors tout s’effrite. Le trio résistera-t-il aux interrogations de chacun ?

Avis : Comme dans la vraie vie, il s’est donc écoulé trois ans depuis qu’on a quitté les personnages. Panique à bord, ils ont tous subit un lifting ! Les acteurs ont quitté le navire ! Forcément, les affres des coulisses de la série pouvaient faire craindre le pire (changement de casting, écriture avec plusieurs scénaristes puis Nicolas Mercier à nouveau seul…). Et certains se seront sans doute arrêté au changement de casting dans un refus obstiné de ne pas donner sa chance à la nouvelle série. On peut comprendre. Un peu. Après tout, les craintes étaient nombreuses. Et finalement, le temps d’adaptation à la nouvelle Clara est assez rapide. A la fraîcheur et au côté mutin de Mélanie Doutey, Zoé Felix apporte un personnage un peu plus mature mais pas dénué d’espièglerie. Patrick Mille est un excellent choix pour JP, qui fait totalement oublier Frédéric Diefenthal dans ce rôle et François Vincentelli propose un autre genre de Gilles. C’est peut-être lui qui m’a laissé le plus dubitatif, il fait plus « jeunot », moins « mature » que Thierry Neuvic et la dynamique du personnage s’en trouve sans doute un peu changée, même si le personnage n’a pas changé lui (toujours aussi sensible et charmant). Cela dit, on s’y habitue et on adhère. Pour le reste, c’est aussi un grand balayage. Les guests sont sympathiques (même si je mentirais en disant me souvenir de tous ceux qui étaient là avant) mais on a pas forcément l’impression de retrouver les mêmes personnages, contrairement au cast principal (en tête la mère de JP jouée cette saison par Charlotte de Turchkeim). Mais bon, on va dire que c’est pas le plus important et que la nouvelle dynamique fonctionne. Même si le couple Jeanne/David est sans doute celui qui pâtit le plus de ce changement. A noter la présence du charmant Jérémie Elkaïm dans le rôle du frère de Clara (vu dans le film Presque Rien). Donc, du côté des acteurs, c’est fait. Une bonne surprise. Hélas, tout n’est pas forcément tout rose non plus dans le pétillant monde de Clara Sheller.

Il faut dire que l’héroïne risque d’agacer dans son éternel refus de grandir. C’est sensé être l’âge de raison, mais la Clara continue à être une adulescente. Alors oui, parfois ça tape un peu sur le système, c’est source d’ennuis pour le personnage et son entourage (mais si elle était posée, il n’y aurait plus de série, qu’on se le dise !), mais sinon, c’est quand même l’occasion de quelques belles bêtises, dignes d’une Susan Mayer des meilleurs moments (allez-y, répétez cette phrase très vite et trois fois de suite !). Autre grand regret de la saison, cette étrange sensation de revoir un peu la même chose que la saison dernière, notamment sur les derniers épisodes de la saison. Dans un effet miroir. On pensait en avoir fini avec les interrogations de Gilles et de JP, et pourtant… Beh non. On prend les mêmes et on recommence. Alors bien sûr, c’est l’occasion de superbes scènes (véritablement à fleur de peau) mais ça chiffonne un peu. Il faudrait éviter la redite éternelle à chaque saison. Même sensation dans la construction de certains épisodes. C’est moins dommageable, parce qu’après tout, y’a des choses qui reviennent comme ça. Donc là, on a encore une escapade hors des mûrs de Paris. Pas ultra nécessaire, mais soit. Mais mis à part ces sempiternels atermoiements des héros qui se posent beaucoup de question sur eux, sur leur sexualité et tout, c’était quand même que du bonheur.

Eh oui, parce que mine de rien, Clara Sheller, ça reste une bonne série. Même pour ceux qui veulent y voir une série qui s’est essoufflée ou qui ne proposerait plus grand chose, qui serait dépassée (propos lus ici ou là). Eh bien non. La série possède encore des dialogues qui font mouches la plupart du temps et qui se révèlent parfois corsés et impertinents (on peut voir la même chose de temps en temps sur le câble US quand des personnages parlent de sodomies… Mais France 2, c’est pas franchement FX non plus si vous voyez ce que je veux dire et toc !). Les doutes des personnages sont tout à fait dans l’air du temps. Autant sur le fait de refuser de grandir, de l’accepter, de cette recherche de l’amour dans un monde, de cette interrogation sur ce qu’on est, ce qu’on veut devenir. La série sait à la fois se faire drôle, notamment lors des premiers épisodes, mais aussi plus mélancolique (voire dramatique) et fonctionne parfaitement dans la plupart des cas (bon, ok, l’effet rêve d’un des épisodes n’était pas des meilleurs, mais même les Américains ont du mal). De plus, elle propose des choses assez intéressantes et a bien assimilé les codes américains pour les recracher à sa façon sans ne paraître qu’une pâle copie éhontée. Clara Sheller n’hésite donc pas à se la jouer comédie musicale le temps d’un petit interlude, de casser le schéma habituel de la voix off, propose même un épisode à la narration fort réussie, construit comme un puzzle, avec chaque personnage qui raconte son point de vue et dévoile ainsi de nouvelles parties de l’intrigue. Elle ose et elle réussit. Elle ose aussi dans sa représentation de l’homosexualité. Mine de rien, ça n’a pas l’air de grand chose et pourtant, c’est bien plus que ce que font la plupart des séries (françaises ou américaines). On a des gays qui sont sexués. Et pour le coup, c’est fait avec beaucoup de doigté (si vous me permettez). C’est naturel, sensuel, jamais vulgaire ni trash et ça passe en prime-time sur France 2 (on a quand même quelque chose qui tend vers le Queer as Folk US de temps en temps, hein). C’est traité à égalité. Et on parle même de personnages bi, encore plus rare… Et cerise sur le gâteau, la série est aussi marquée de manière temporelle. Chose relativement peu courante chez nous. La saison précédente, on avait eu le droit au 14 juillet, cette année, c’est le Nouvel An. Et c’est sympa de pas avoir peur de se « mouiller » comme ça. Et pour en finir avec les bons points, les personnages secondaires sont une nouvelle fois bien développés. C’est fait en subtilité, par petites touches, et au final, ils ont une intrigue complète, comme les héros.

Conclusion : Dès les premiers épisodes les craintes se sont envolées. On retrouve les personnages qu’on a aimé, les dialogues qui percutent, les superbes plans de Paris (de jour ou de nuit), qui est un peu un personnage à part entière dans la série. A priori, si on a aimé la première saison, il n’y a pas de raison de détester cette seconde fournée, au moins aussi bonne, malgré le léger problème de redite qu’on peut y trouver (et les questions existentielles des personnages qui peuvent agacer à la longue). Une petite faute au casting à signaler néanmoins. C’est pas que j’aime pas Edouard Collin, très beau, mais son jeu gâche un peu le tout (d’où mon scepticisme de départ d’ailleurs). Heureusement qu’il ne reste pas longtemps. Par contre, on a le droit à une bande-son superbe et beaucoup plus variée que la première année. Et miracle, il y a même quelques chansons françaises qui s’y sont glissées (et ça, ça fait du bien, même si c’est encore trop anglophone dans l’ensemble). Donc voilà, un nouveau « cycle » complet pour les personnages. Malheureusement, les audiences n’étaient pas au rendez-vous, de manière un peu injuste (en même temps, avec Les Experts Miami en face, pas évident, mais elle est arrivée deux fois deuxième sur trois semaines, c’est déjà pas si mal). On espère donc que la saison 3, dont l’écriture est lancée, ne sera pas remise en question. Et on espère aussi que celle-ci arrivera quand même un peu plus vite (et avec les même comédiens) que cette saison 2… A noter que la série joue aussi sur l'humour avec elle-même (quand le seul rescapé du casting d'origine refait une apparition on ne manque pas un petit pique du genre "Oh toi tu n'as pas changé..." "Toi, Clara, si"...). Et que les fans d'Avocats & Associés retrouveront Flanan Obé (qui joue le petit ami de Laurent dans la série) dans le rôle d'un homo (décidément, le comédien y est abonné sur la chaîne).

A lire aussi :
Clara Sheller - Saison 1 (review)
Bons Baisers de Paris (vidéo-montage)
Archive - Again (clip)
Extrait saison 2 ; Interview des acteurs saison 2 (vidéos)

Comments

[David]

Je l'espères aussi ^^, sinon je crois que l'année prochaine , il n'y aura plus de père noel lol

[Nakayomi]

Ah ce Père-Noël, qu'il est doué tout de même ! :D J'espère que tu apprécieras ! :P

[David]

Je ne suis pas sûr mais je crois que quelqu'un va me l'offrir pour Noel...
Ils connaissent vachement bien mes goûts ^^
Je me vengerai Noel prochain lol

[_QuichOn_]

J'adore cette série ^^