Sinchronicity - Saison 1
Jemima Rooper… Ce seul nom suffirait à me faire regarder une fiction britannique je crois… Bon, je ne l’avais vue que dans Hex jusqu’à maintenant, mais elle confirme ici toute la sympathique que j’ai pour elle…
SINCHRONICITY – Saison 1 (Dernière Saison)
Créée par : Julian Murphy & Johnny Capps
Avec : Paul Chequer (Nathan) ; Jemima Rooper (Fi) ; Daniel Percival (Jase) ; Navin Chowdhry (Mani) ; Camille Codury (Peggy) ; John Sheahan (Fay)
Nombre d’épisodes : 6 (2006)
Cote d’amour :
Résumé : Fi et Jase vivent en couple depuis un long moment. Nathan est leur meilleur ami, et ils partagent beaucoup de choses ensemble. Mais tout va changer un soir dans un bar où des sentiments cachés vont se révéler. Alors que Nathan doit aborder une fille qui a deux vagin pour son boulot, il se fait courser par son petit ami videur. Notre trio d’amis est alors séparé. Et tandis que Fi et Nathan vont de leur côté, Jase rencontre un charmant jeune homme, Mani, un docteur qui en pincerait bien pour lui. Dès lors, les choses vont devenir bien compliquées. Chacun devra faire face à ses sentiments mais tout le monde cherchera à protéger l’autre… Arriveront-ils à se sortir de ses amours compliquées ?
Avis : Comme vous l’aurez donc compris, Sinchronicity est une série britannique que l’on doit aux créateurs d'Hex et Demons qui explorent ici une autre facette de la fiction avec ce côté très réaliste dans le propos même si sûrement un peu exagéré et avec un personnage haut en couleur, Nathan qui nous narre l’histoire. Le pitch de la série est quasiment banal à en pleurer, une amitié mise à mal, un triangle amoureux qui se complique avec l’arrivée d’une nouvelle personne. Si ce n’est le fait qu’il y a un des personnages qui se pose bien des questions sur sa sexualité qui met une petite touche d’originalité, y’avait pas de quoi sauter au plafond. Déjà bonne surprise, la série s’en tire très bien avec ce simple point de départ parce qu’on a vraiment cette impression que tout est crédible dans le comportement de ces jeunes gens et notamment celui de Nathan qui ne cesse de mentir, pour se protéger, pour protéger les autres. Ca aurait pu être un personnage totalement antipathique du genre à la Nathan (justement) de Queer as Folk UK, mais non. Il dégage dès le début un truc sympathique et plus on avance dans la série, plus il montre qu’il a un bon fond (et puis, faut bien avouer qu’avec tous les petits malheurs qui lui arrivent –oui, il a ce petit côté vraiment pas de bol-, on compatit forcément un peu !) et plus on le comprend, d’autant plus qu’il ne récolte pas souvent ce qu’il a semé… Ou disons qu’il obtient rarement les bonnes choses. En ce qui concerne Jase, il est en plein doutes, sa rencontre avec Mani venant mettre à mal sa relation avec Fi et il s’interroge beaucoup. Ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’il fait un peu moins cliché que ce qu’on aurait pu s’attendre par rapport à cette situation (combien d’homos dans les séries sont présentés comme hétéros au départ ? Ici, c’est un peu plus complexe). C’est vraiment traité sur la longueur, ça bousille un peu sa vie et il n’a pas la réponse toute faite, on le sent vraiment tiraillé. Même Fi est en proie aux interrogations vis-à-vis de ses sentiments. Là encore ses réactions sont très crédibles (quand elle fond en larmes notamment). Mani (qui doit être le plus âgé) est le plus équilibré et le plus sage, c’est à la fois l’élément perturbateur, mais peut-être aussi l’élément salvateur de ce petit groupe qui vivait dans un certain mensonge.
Ok, alors présenté comme ça, c’est sûr que la série paraît un tout petit peu pessimiste, pas très enjouée mais en fait, c’est quand même un peu tout le contraire. Si la fin de la série joue sur le côté un peu plus dramatique, on a surtout un savant mélange d’humour et de choses un peu plus sérieuses. Nathan nous qui narre l’histoire est d’ailleurs un très bon élément pour venir dédramatiser les situations en même temps qu’il arrive toujours à se fourrer dans des galères pas possibles qui viennent souvent mettre une bonne touche de comique. Et puis, il y a cette merveilleuse construction des épisodes. Là, je dois dire que c’est une véritable surprise, bien agréable. On s’y perd parfois un peu, mais ça ajoute au piment. Au cours des épisodes, on revient sur certains points qu’on a déjà vu, on a souvent une double narration en fonction des personnages que l’on suit (par exemple, dans le premier épisode on découvre l’histoire du point de vue de Nathan et Fi, puis on l’autre moitié qui concerne Jase), on a des points d’ancrages dont on découvre soit l’arrière-plan (par exemple, on suit une première fois une conversation entre deux persos, avec au fond deux autres qui discutent aussi, et on revient sur eux plus tard, en inversant la situation, en suivant la leur) soit la suite. Ce qui donne un rythme assez soutenu à l’ensemble, et comme en plus on hésite pas à faire jouer Nathan et sa manie du mensonge qui nous raconte parfois ce qu’il aurait voulu qu’il se passe avant de voir ce qu’il s’est vraiment passé, on retient toujours notre attention. C’est vraiment le point fort de la série qui maîtrise vraiment ce système. En plus, comme c’est une série britannique, elle s’avère assez décomplexée. Donc pas de chichi sur quelques scènes un peu plus chaudes, un langage un peu cru ou sur la sexualité (on a un personnage principal qui est un travesti qui veut se faire opérer, Nathan travail dans un truc lié au sexe -toujours pas compris ce que c’était exactement, mais bon !-) sans jamais tomber dans le vulgaire ou le trash. Même si on pourra quand même avoir quelques doutes sur une ou deux histoires pas toujours de bon goût (notamment dans l’avant dernier épisode).
Conclusion : Sinchronicity c’est donc une chronique amoureuse de jeunes adultes un peu paumés qui vivent dans le « mensonge ». C’est un thème vraiment récurrent tout au long de la série, notamment au travers du personnage de Nathan, mais ils sont tous dedans. Parce qu’ils ne veulent pas s’avouer leurs sentiments, par peur de se faire du mal, parce qu’ils en veulent pas voir la vérité en face et plus on s’enfonce dedans, plus ça fait du mal… Même si on s’interroge aussi sur le fait de savoir si c’est bien ou non. La série laisse le choix. D’ailleurs, elle le laisse peut-être un peu trop, parce que la fin est un peu frustrante, nous proposant deux réalités alternatives (quoique, je crois -mais je ne saurais être sûr pour le coup- qu’on peut plus croire à une que l’autre, parce que plus crédible vis-à-vis des personnages et de Nathan qui narre). Un léger bémol qui n’entache en rien le plaisir que l’on prend à suivre les imbroglios amoureux de ces jeunes gens tout à fait charmant… Et quand je dis charmant, je pèse mes mots en ce qui concerne Mani (parce que damned, ce que son interprète peut avoir de sublime yeux et qu’est-ce qu’il peut être sexy). D’ailleurs, c’est assez marrant de voir plusieurs têtes connues dans les rôles principaux. On a donc Jemima Rooper (Hex, Et alors ?) mais aussi Paul Chequer vu dans l’épisode 1x09 Chaussures en Vrac de Torchwood (et aussi dans Et alors ?), Carol Codury dans un rôle beaucoup plus dévergondé que celui de la mère de Rose dans Doctor Who et Navin Chowdhry de la série Golden Hour (tiens, rien que pour lui, j’y jetterai peut-être un œil du coup ! :D). Cast impeccable par ailleurs parce qu’on est vraiment en empathie avec ces personnages et leurs doutes émotionnels. Une série courte mais c’est peut-être mieux ainsi parce qu’on a aussi l’impression d’avoir tout dit, et une saison 2 aurait pu alourdir un peu trop la chose, même si on aurait pu voir notre quatuor épanoui… Ou pas ! :D