Le Messager des Ténèbres - Saison 1
Attention, si vous avez fait un pacte avec le Diable il y a dix ans, que vous êtes à Vancouver, il se pourrait bien que vous croisiez Morgan Pym…
LE MESSAGER DES TENEBRES (The Collector) – Saison 1
Créée par : Jon Cooskey & Ali Marie Matheson
Avec : Chris Kramer (Morgan) ; Carly Pope (Maya) ; Ellen Dubin (Jeri) ; Aidan Drummond (Gabriel) ; Ona Grauer (Katarina) ; Colin Cunningham (Narrateur VO)…
Nombre d’épisodes : 14 (2004)
Cote d’amour :
Résumé : Morgan Pym est un ancien moine devenu collecteur suite à sa rencontre avec le Diable et la perte de sa belle promise, Katarina. Alors qu’il croise, à notre époque, une jeune droguée atteinte du sida qui lui rappelle son amour défunt, il propose un pacte à son patron. Dorénavant, il souhaite disposer des 48h restantes quand il approche un « client » pour chercher son âme pour l’aider à trouver la rédemption. Contre toute attente, le Diable accepte et voilà donc Morgan qui doit faire entendre raison à ses clients. Pendant ce même temps, il prend soin de Maya à qui il ne peut dire la vérité tandis qu’une journaliste, Jeri Slate, semble de plus en plus s’intéresser à Morgan depuis qu’elle a découvert la relation entre deux ex-stars à qui il est arrivé des problèmes. Elle doit aussi faire attention à son jeune fils Gabriel, atteint d’autisme… Comment un moine en est-il arrivé à être à la solde du Diable ?
Avis : Ah bah tiens, voilà un peu le genre de série qui n’a pas du tout retenu mon attention, dont j’ignorais l’existence (donc ça veut dire que je me souvenais plus avoir lu quelque chose dessus) jusqu’à ce que je retombe sur cet article dans un Séries TV. Un article qui a aiguisé ma curiosité. Et puis, après Le Diable et Moi, fallait bien que j’ai ma petite dose maléfique, hein ! Vous connaissez Le Monde de Joan ? Eh bien Le Messager des Ténèbres c’est un peu l’anti-thèse… En fait, si Dieu apparaît à Joan sous diverses formes humaines pour lui confier des missions, le Diable en fait de même avec Morgan ! Sauf que lui, c’est toujours la même mission, récupérer l’âme d’une pauvre personne qui a signé un contrat, qui a vendu son âme au diable pour telle ou telle raison. On reconnaît le Diable à ses yeux de feu. Un prémisse de ce qui attend les clients de Morgan s’ils ne trouvent pas la rédemption. Oui, parce qu’encore une fois, si notre héros travaille du côté du Diable (enfin, on va dire qu’il est sous ses ordres), ce n’est pas pour autant qu’il est si méchant que ça. Au contraire, il semble lui même tenter de retrouver quelque chose qu’il a perdu depuis longtemps. Depuis la mort de Katarina alors qu’il était encore moine en 1348. Et alors, ce qui apparaît au début comme quelque chose qui va nous paraître répétitif et un peu longuet, s’avère bien plus intéressant et profond. On le comprend donc vite, on se dit qu’on va avoir un schéma qui va revenir à chaque fois : le Diable donne un nom à Morgan, celui-ci prend contacte avec lui et tente de sauver son âme. Bon, déjà, bonne surprise, Morgan ne gagne pas à tous les coups, ce qui, rien que ça, a le don de donner un enjeu à un épisode. Mais plus ça va et plus on avance dans la série, plus on se rend compte qu’elle a autre chose à nous offrir. D’abord parce que les cas sont variés, avec quelques retournements inattendus, ensuite parce qu’on a un fil rouge qui se développe.
Et là, la série devient diaboliquement intéressante (non, vraiment, sans mauvais jeu de mot !). Mine de rien on en apprend plus sur Morgan Pym au fur et à mesure de ses différentes rencontres avec ses clients. De nombreux flash-back égrènent les épisodes et permettent de reconstituer un puzzle qui prend une tournure des plus inattendue. De même, on a aussi le personnage de Jeri qui prend une certaine importance, qui vient compléter l’édifice. Elle aide parfois Morgan et s’interroge beaucoup sur celui-ci. Mais le meilleur côté de ce personnage ne vient pas d’elle, mais de son fils Gabriel. Un autiste qui ne dit pas un mot (au moins, personne ne pourra râler sur son doublage à lui !!) et dont le nom pourrait ne pas être un hasard. Oh que oui, y’a un moment où on est pas mal happé par tout ce qui tourne autour de lui. La saison 1 constitue d’ailleurs une sorte d’histoire bouclée. Bon, en fait, par rapport au personnage de Morgan, parce qu’il reste pas mal de choses sous le coude pour remplir la suite. Et ça fonctionne très bien. Sauf qu’il reste néanmoins un petit problème, qui pourrait être de taille. C’est le rythme. La série est en effet éminemment bavarde. Elle cause beaucoup et n’offre pas de scènes d’actions, ou très peu. Et les dialogues, c’est pas ceux d’A la Maison Blanche, hein. Ils sont pas inintéressants, mais ils sortent avec un débit un peu faible. Du coup, ça cause, ça cause, ça cause et on s’endormirait presque pour peu qu’on soit un peu fatigué. Et ça, ben ça a du mal à pardonner. C’est dommage, parce qu’il y a vraiment de quoi faire une excellente série avec les éléments proposés ici, mais le rythme…
Conclusion : Le Messager des Ténèbres est dans l’ensemble une série canadienne relativement sympathique, qui surprend plus qu’on ne pourrait s’y attendre au premier abord (surtout avec le principe d’une âme par épisode), plus profonde, mais dont le rythme pourra malheureusement rebuter. Pourtant entre les magnifiques yeux bleus de Chris Kramer qui interprète Morgan et des situations moins répétitives que prévues, il n’y a pas de quoi bouder son plaisir. En plus, la série possède une bande-son plutôt jolie qui ne gâche rien. Et puis, je dois aussi parler de l’originalité de certaines demandes faites au diable. Les premiers épisodes sont assez classiques et posent la question de savoir si nos stars n’auraient pas vendus leur âme (c’est classique, m’enfin bon), mais vous verrez qu’après, y’a eu des demandes beaucoup moins conventionnelles… Et ça, c’est plutôt pas mal non plus… Et comme à la fin de la saison, malgré un certain côté bouclé, il reste des questions en suspend qui nous brûlent les lèvres, on arrivera à faire sans hésitation le plongeon pour la suite… A noter enfin que la plupart des épisodes ont été co-écrits par Ali Marie Matheson, ce qui donne peut-être ce côté assez lié à l’ensemble, pas désagréable du tout. Il y a une vraie direction.