Les Anglais ont parfois de drôles d’idées pour un point de départ… Celui de cette série en fait un peu partie…
LA CONFRERIE DE L'ETRANGE (Being Human) – Saison 1
Avec : Aidan Turner (Mitchell) ; Russell Tovey (George) ; Lenora Crichlow (Annie) ; Jason Watkins (Herrick) ; Sinead Keennan (Susan) ; Annabel Scholey (Lauren)...
Nombre d’épisodes : 6 (2009)
Cote d’amour :
Résumé : Mitchell est un vampire et son meilleur
ami, un loup-garou, s’appelle George. Tous les deux emménagent dans une maison
qui s’avère être hantée par Annie qui ne comprend pas vraiment pourquoi elle
est là. Ensemble, malgré ce qu’ils sont, ils veulent vivre avec les humains et
se comporter comme eux. Chose pas évidente quand on doit se transformer une
fois par mois ou qu’une ex, suceuse de sang, veut que vous buviez à nouveau. Et
puis, il y a cette chose qui semble se préparer. Nos trois colocataires
arriveront-ils à s’intégrer et à vivre avec les humains ?
Avis : Le pitch de Being Human m’avait
séduit dès que je l’avais lu. Il faut dire que les histoires fantastiques, ça
reste mon dada. Et puis, l’idée de cette colocation entre un vampire, un
loup-garou et un fantôme avait de quoi donner quelque chose d’intéressant. Et
n’ayant pas lu énormément de chose à propos de la série, je dois bien avouer
qu’entre l’idée que je me faisais de ce que pouvait être la série et de ce
qu’elle est finalement, il y a un monde. Un monde qui s’appelle point de vue et
qui prend à contre-pied l’attente que j’en avais. On pouvait imaginer quelque
chose de plutôt drôle et/ou léger où la situation des trois individus
entraîneraient quiproquos et autres petits trucs du genre, mais il n’en est
rien. Parce qu’après True Blood, ce sont aux Anglais de proposer une
série à peine fantastique versant finalement beaucoup plus dans le drama que ce
soit la nature des intrigues ou les effets spéciaux plutôt rares. Annie a
pratiquement tout du personnage normal. Mitchell n’a plus grand chose du vampire
classique (à peine voit-on ses canines -lady, je pense à toi-, il peut se
déplacer au soleil sans trop de problème et les vampires ne se désintègrent pas
en poussière avec un pieu dans le coeur…). Il ne reste que George pour nous
rappeler à l’ordre lors de ses impressionnantes transformations. Mais là
encore, le parti-pris réaliste est de mise puisque la transformation s’avère
longue, pénible et douloureuse. Franchement, quand on n’est pas prévenu, ça met
légèrement mal à l’aise. On est donc dans une série plutôt adulte où
l’introspection est de mise sur le fait d’être humain, ce qui caractérise ce
fait et comment le devenir pour ses créatures qui sont en dehors mais qui ne
veulent pas être ce qu’elles sont. La réflexion qui court sur le long des six
épisodes est assez intéressante, avec une progression au fil du temps... L’un
des moments clés étant peut-être le 4ème épisode qui va notamment se faire
s’interroger Mitchell.
Malgré tout, il manque à la série un petit quelque chose.
Peut-être que la durée des épisodes de 55 minutes environ n’aide pas forcément
à donner assez de rythme, même si l’ensemble ne paraît pas trop longuet pour
autant. Peut-être aussi parce que c’est parfois un peu bancal dans la façon
dont l’histoire progresse. Presque de manière un peu décousue. Le fil rouge est
à ce titre pas franchement hyper clair. Il a du mal à s’intégrer à l’ensemble
même si c’est un aspect primordial pour la fin de la saison. Cela étant dit, il
faut bien reconnaître qu’on en peut qu’être un peu décontenancé par la tournure
qu’il prend. C’est un élément purement fantastique qui aurait mérité plus de
développement (mais peut-être que la saison 2 répondra à ce souhait) et qui
devient donc un peu frustrant dans sa manière de n’être utilisé que pour faire
avancer la réflexion. Par ailleurs, le début de la série manque de la même
clarté. Sûrement parce qu’il faut avoir vu l’épisode pilote qui a été diffusé
bien avant (pour tester l’intérêt du public). On a bien Annie qui doit nous
résumer plus ou moins ce qu’il se passe dedans mais on débarque vraiment un peu
de nulle part avec des situations qu’on ne saisit pas bien et pas vraiment
explicitées. Par contre, ce n’est pas tout à fait le même casting. Un cast qui
s’avère par ailleurs assez sympathique dans l’ensemble, la palme du personnage
le plus intéressant étant sans aucun doute George avec son acteur qui possède
beaucoup de charme (alors que le beau gosse reste quand même plutôt Mitchell)
et qui nous offre quelques jolies scènes.
Conclusion : Passé le premier moment de surprise face au ton adulte et sombre de la série (avec un peu de sang, un peu de sexe, mais le tout de manière beaucoup moins gratuite que dans True Blood, avec une atmosphère plus plaisante), il reste un drama vaguement fantastique qui pourra en intéresser quelques-uns malgré le côté encore perfectible de la série. Notamment ceux qui aiment la réflexion sur la nature humaine. Personnellement, c’est un peu moins mon trip mais peut y avoir des choses intéressantes quand même. Le dernier épisode conclut cette première saison sur une bonne impression par ailleurs (d’où mon hésitation sur la cote d’amour), puisqu’il y a enfin eu un ressenti émotionnel un peu plus présent que d’habitude. C’est sans doute l’un des meilleurs épisodes d’ailleurs (avec peut-être le 4ème déjà évoqué). A voir comment se déroulera la seconde saison maintenant…
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