Fringe - Saison 1

Deux séries JJ Abrams à suivre, une nouvelle tradition estivale pour les années à venir ? En tout cas, la nouvelle création de Lost et Alias a bien fonctionné sur TF1… Mais c’était bien ?

FRINGE – Saison 1

Créée par : J.J. Abrams ; Alex Kurtzman & Roberto Orci.

Avec : Anna Torv (Dunham) ; Joshua Jackson (Peter ) ; John Noble (Walter) ; Lance Reddick (Broyles) ; Kirk Acevedo (Francis) ; Mark Valley (Scott) ;  Jasika Nicole (Astrid)

Nombre d’épisodes : 20 (2008/2009)

Cote d’amour :

Résumé : L’agent Olivia Dunham enquête sur la mort mystérieuses de passagers d’un avion qui a pourtant atterrit sans problème. C’est là qu’elle entrera dans une unité bien particulière, sous les ordres de Broyles, qui enquêtera sur divers phénomènes inexpliqués. Pour cela, elle sera aidé d’un scientifique qu’elle sort d’un asile, Walter Bishop, et de son fils Peter, la seule personne qu’il a accepté de voir. Ils réouvriront son labo situé à l’université d’Harvard qui n’a pas servi depuis une vingtaine d’années pour les expériences qu’ils auront besoin de faire. Beaucoup de ces phénomènes les mèneront à la société Massive Dynamics, dirigée par Nina Sharp et fondée par un ex-compagnon de Walter. Ces phénomènes à la limite de la science ne seraient pas des hasards et feraient parti d’un grand tout appelé Projet. Olivia découvrira-t-elle la vérité ?

Avis : Fringe est donc l’énième production JJ Abrams et son énième création, avec ses complices Roberto Orci et Alex Kurtzman (qui travaillaient déjà avec lui sur Alias). Elle fit donc un buzz dès le départ, puisque c’est un peu la spécialité de la maison. J’avoue que Lost n’est pas ma série de prédilection et qu’à vrai dire, JJ Abrams n’a finalement aucune aura particulière si l’on excepte la réussie (mais en dent de scie) Alias. Donc, je n’attendais pas franchement Fringe et le pilote pré-air m’avait convaincu que je pouvais bien attendre une diffusion française pour y jeter un œil. Chose faite vu que TF1 s’est décidée assez vite sur ce coup. Et que bien lui en a pris, puisque les audiences étaient au rendez-vous malgré l’heure tardive de diffusion (23h10) mais avec une bonne locomotive devant (Esprits Criminels). On peut même penser à une diffusion en prime pour la prochaine (mais avec les images parfois un peu gores de quelques scènes, déjà qu'il y a eu de la censure même à 23h...). Forcément, la première série à laquelle on pense dès qu’on évoque le pitch de Fringe, c’est X-Files (FBI, enquêtes sur des phénomènes inexpliqués…). Et on y pense aussi durant le visionnage, notamment du pilote. Mais à vrai dire, en regardant Fringe, on regarde un patchword de plein d’autres séries (un phénomène inexpliqué s’est produit pour ma part, puisqu’à chaque nouvel épisode, impossible de ne pas avoir eu l’impression d’avoir déjà vue telle ou telle chose ici ou là, -ce qui existe aussi ailleurs mais qui ne m'a pas fait la même impression, c'était marqué-, heureusement ça s’atténue par la suite). Du coup, sans être particulièrement mauvaise, la série manque d’âme, même si elle finit par plus ou moins trouver son atmosphère propre. Trop propre peut-être. Trop à l’image de Massive Dynamic et d’Olivia Dunham : froide ! Les personnages ont du mal à se faire aimer. Bon, bien évidemment, y’a bien Walter qui remporte quelques (nombreux) suffrages, mais j’avoue que mis à part sa manie de se tromper sur le prénom d’Astrid (un runing-gag que j’adore et qui me manque particulièrement quand il n’y est pas… En fait, sûrement la meilleure chose de la série !), il m’énerve assez (oui, ok, il a ses petites bizarreries loufoques, mais c’est loin de tout faire). Peter a la chance d’être interprété par l’ex-Pacey Witter, Joshua Jackson, donc il a une cote sympathie basée sur l’a priori (parce que le personnage n’a au final pas grand chose). Les autres sont inexistants et Olivia reste froide malgré le fait qu’on essaye de la faire sourire (tentative désespérée) ou de l’adoucir en lui flanquant des histoires avec des jeunes enfants (sauf que ça fonctionne pas mieux).

Du coup, il faut se baser sur les histoires pour espérer accrocher à la série. A l’instar de Dollhouse, les épisodes sont plus longs qu’à l’accoutumée, puisqu’en raison de partenariats, les pauses pubs étaient raccourcies. Si la sensation de story-lines bouche-trou n’est pas présente ici (contrairement à la série de Joss Whedon), il y a un petit manque de rythme qui fait qu’on a le droit à une série plan-plan sans réussir à avoir une ambiance qui charme assez pour faire oublier ce défaut (contrairement à X-Files). Sorti des intros efficaces (avec en général la scène gore de l’épisode), le reste peine un peu. On navigue en terrain connu et basique. Alors, ce n’est pas catastrophique, ça se laisse suivre mais rien de bien exceptionnel non plus. La série s’en sortant un peu mieux sur les épisodes mythologiques, même si on se sera tapé pour ça l’insipide histoire d’Olivia et John (qui n’a réellement qu’un moment d’intéressant dans sa façon d'être abordée) et qu’arrivé à terme de cette première saison, elle reste confuse. Mais en tout cas, les perspectives peuvent être intéressantes, c’est déjà ça. En outre, je ne suis pas franchement séduit par l’univers de la série, trop scientifique et donc trop science-fictionnesque (en plus, certaines histoires sont vraiment trop capillotractées pour des trucs sensés être plus ou moins crédibles, sans parler de certaines résolutions d’intrigues qui le sont tout autant). La série plonge parfois vers le cop-show basique (mais n’est pas trop mauvaise à ce jeu-là). Et pour en revenir aux personnages, ils sont au service de l’histoire et ne sont pas développés (d’où aussi une difficulté de s’attacher à eux). On tente bien de coller une famille à Olivia (mauvaise idée) et de poser un background pour Peter (ses « mauvaises fréquentations ») mais c’est tout. Et puis faut aussi avouer que je n’aime pas les gimmicks à la Abrams. Ici, il faut chercher où est Charlie… Non, pardon, où est l’Observateur (autant dire que je ne l’ai jamais vu, aussi parce que je m’en contrefiche royalement). Pour ceux que ça amuse quoi.

Conclusion : Une saison plus tard, mon avis sur la série reste inchangé. Si j’ai fini par moins m’ennuyer devant les épisodes qu’au début, ils n’ont pas réussi à particulièrement m’enthousiasmer, même si y’a moins de défauts qu’ailleurs. Mais ça manque d’âme et d’émotion. On retiendra une mythologie qui maintient un certain intérêt, d’autant plus qu’on débute seulement (parce qu’en plus, le dernier épisode est un joli pétard mouillé), donc on a envie de voir où ils vont mener les choses quand même. Mais ça risque de finir à la Dead Zone cette histoire en ce qui me concerne (une série dont je regarderai les épisodes une fois, sans avoir envie d’y revenir, et basta). Bref, y’aura du chemin à faire pour que la saison 2 me séduise… A noter que les musiques de Michael Giacchino sont peut-être sympathiques mais donnent parfois l’impression d’être dans Lost (parce que c’est franchement la même chose ici) et qu’on a un peu bizarrement les frères Whedon (Jed et Zack) qui livrent quelques scénarii… Ils sont passés à l’ennemi, haaan ! Et puis, l’apparition de Mary Beth Peil (la grand mère de Jen dans Dawson) est un clin d’œil sympathique. On la reconnaîtrait à peine avec les cheveux détachés ! :D

A lire aussi :
Fringe - Pilot Pre-air (review)

Comments

[David]

Nous verrons bien ce que donne la saison 2 alors ^^

[Nakayomi]

Pour ce qui est des "marques", c'est plus une question de rythme, d'équilibre que de contenu.

X-Files comme Buffy (ou Xena) et d'autres ont explosé leur potentiel à la saison 2 (voire saison 3 pour X-Files). C'était sympa au début mais ça pouvait manquer d'un petit quelque chose qui a été trouvé par la suite. Tout n'est donc pas perdu pour Fringe, effectivement (même si on a de moins en moins d'exemples de séries qui s'améliorent comme ça au fil du temps ces dernières années, elles ont tendance à faire le plongeon à la saison 2).

Surtout que je pense que là aussi, le fait de passer à des épisodes un peu plus courts (même s'ils sont moins longs que ceux de Dollhouse) ne pourra pas forcément être une mauvaise chose. On verra si ça change ou non le rythme des épisodes.

Quant à ce qui est d'Abrams, je soulignais justement que je n'attendais rien de lui, donc non, il n'a pas joué dans mon jugement (ou en tout cas, pas dans l'attente de quelque chose de trop top).

[David]

Mais quelles marques ?
Il y a des loners sur la science, une mythologie sur la science, des mystères qui tourne autour des Bishop et d'Olivia !

Comparons à X-files, des loners sur le surnaturel, une mythologie sur le surnaturel et des mystères qui tournent autour des protagonistes !

Tiens, X-files n'avait donc pas trouvé ses marques dans la saison 1 ?

Je ne comprends décidément rien à rien, vous vous êtes accroché sur le seul fait que ce soit du J.J. Abrahms, donc obligatoirement "trop puissant ", "trop bien", "Geniallissime", mais non çela reste un très bon divertissement (oui, pendant 20 épisodes, cela m'a divertît).

Il faut aussi reconnaitre que je regarde moins de séries que vous, donc que je suis plus facilement abordable dans ce que vous ne trouvez pas jouissif. ^^

[Ryan]

@ David : Mais on n'a jamais dit que la série était nulle. Au contraire, je reconnais que c'est une bonne série, très plaisante, bien produite. Mais elle a du mal à trouver ses marques pour le moment à mon sens. C'est tout.

[Saru]

Une série qui divise aiguise mon intérêt !^^