Wonderfalls - Saison 1
Dans la trilogie maudite de Bryan Fuller, je demande sa seconde série… Encore une incomprise ?
WONDERFALLS – Saison 1
Avec : Caroline Dhavernas (Jaye) ; Kathie Finneran (Sharon) ; Tyron Leitso (Eric) ; Tracie Toms (Mahandra) ; Lee Pace (Aaron) ; William Sadler (Darrin) ; Diana Scarwid (Karen)...
Nombre d’épisodes : 13
Cote d’amour :
Résumé : Jaye est une jeune femme comme les autres, même si elle a raté sa vie en étant toujours une simple vendeuse dans la boutique Wonderfalls qui se situe aux chutes du Niagara, tandis que son plus jeune partenaire devient son supérieur. Sauf que sa vie va un peu prendre un tournant différent lorsque des objets inanimés avec un visage vont venir lui parler en lui demandant de faire certaines choses, pour son plus grand dam, parce qu’ils ne la laissent jamais tranquille et qu’elle se fourre dans des situations pas possibles. Heureusement qu’elle pourra compter sur l’aide de son amie Mahandra qui travaille dans un café-restaurant où elle fera la connaissance d’un nouveau barman, Eric, qui vient juste d’être trompé par sa nouvelle femme lors de sa lune de miel. Et Jaye ne laisserait pas totalement indifférent notre barman. Succomberont-ils l’un à l’autre et ses animaux cesseront-ils de parler un jour ?
Avis : Wonderfalls est donc la deuxième création de Bryan Fuller a qui l’on doit Dead Like Me et Pushing Daisies, deux œuvres déjà empreintes d’un univers décalé auquel n’échappe bien évidemment pas Wonderfalls, ses figurines qui parlent et son héroïne un brin sarcastique qui vit dans une caravane, pas « gentille » mais qui finira par faire des bonnes actions malgré elle en écoutant les petites voix qui la guident. Faut dire que ces petites voix ne lui laissent aucun moment de répit. Ce n’est pas la première fois qu’on voit ça. Impossible de ne pas penser à la série Le Monde de Joan qui a un peu le même principe de fonctionnement, puisque son héroïne obéit aux ordres de Dieu et on a une réaction en chaîne inattendue. Ici, tout pareil. Sauf que ce sont les figurines qui lui donnent des ordres, pas toujours clairs par ailleurs, mais le résultat final est là. Et c’est ça qui est formidable dans la série, c’est de voir où ils veulent en venir avec tout ce qui se passe. Ce qui occasionne de nombreux quiproquos et autres situations délicates ou embarrassantes pour la pauvre Jaye mais qui nous régale. Et puis ici, c’est pas parasité par de sombres histoires policières pas franchement passionnantes. Et si Jaye est particulière, c’est aussi le cas du reste de la famille, que ce soit sa grande sœur lesbienne au placard, un brin hystérique ou son grand frère, athée mais qui étudie les religions (qui voit qu’elle parle à un pot à lait ce qui lui vaudra une obsession assez sympathique, une bonne story-line durant la saison) ou encore les parents où pas l’un ne rattrape l’autre. Le ton est donné et c’est tant mieux. Un petit grain de folie parcours les personnages et la série qui sait donc conquérir.
Sauf que la machine vient un peu s’enrayer en fin de saison et c’est bien dommage. J’ai l’impression que ce n’est pas la première fois et que j’ai comme une impression de déjà-vu avec Le Monde de Joan. En effet, si le don de l’héroïne est intéressant, dès qu’il touche de trop près la vie de celle-ci, et en particulier ses amours, ça plombe tout de suite le tout. Et ce, sur plusieurs épisodes malheureusement. Du coup, on perd la fraîcheur des débuts, on s’embourbe dans une histoire sentimentale dont on connaît l’issue et on trouve un peu longuet l’effet domino qui a du mal à se mettre en place (ou qu’on ne voit pas en fait). Le regret de voir la série annulée au terme de son unique saison de treize épisodes est du coup presque amoindri. Je dis bien presque, puisqu’il est certain qu’une fois passé ce cap (nécessaire mais qui aurait dû être plus court) la série aurait pu rebondir et retrouver tout ce qui faisait son charme, ce qui commençait à peine à la fin du dernier épisode. Cela étant dit, il y a tout de même plein de très bons moments à passer et il ne faut pas s’arrêter sur cette mauvaise impression (bien qu’elle soit l’une des dernières qui reste vu sa position dans la série). On s’amusera toujours de ce que peuvent demander les figurines et autres objets avec tête et les romances ne sont pas trop mal gérées jusqu’au fameux incident. L’histoire d’amour entre Jaye et Eric, on la voit venir, elle est relativement banale, mais ça fonctionne. Il faut dire qu’un homme qui n’a pas peur du petit grain de folie de Jaye, ça doit pas être si courant, alors comme l’héroïne, on est content quand elle fait cette révélation sur son « état mental » et qu’il accepte. Même la sœur lesbienne a le droit à de timides petites histoires (par contre, baiser toujours hors-champ me semble-t-il). Sans oublier le frère et son envie de comprendre sa sœur, de ce qui se passe (au moins quelqu’un qui n’est pas aveugle sur son comportement). Du délice en barre quoi.
Conclusion : Wonderfalls est une très sympathique petite série à voir pour un peu tout le monde, et notamment les fans de Bryan Fuller ou ceux du Monde de Joan, même si les derniers épisodes laissent un petit goût de gâchis. On s’amusera à voir quelques têtes connues dont Kari Matchett (Invasion, Urgences) et Jewel Staite (Firefly, Stargate Atlantis). Sans oublier qu’on retrouve dans cette série, le plus que charmant pâtissier Ned, alias Lee Pace accompagné d’un autre petit eye candy en la personne de Tyron Leitso qui vaut le coup d’œil (avec une scène torse-nu au programme et sa charmante petite barbe, son délicieux sourire et son beau regard… :P). Bref, mais que peut donc bien demander de plus le peuple, hein ? Oui, c’est court, mais comme on a plus ou moins une fin (vu qu’il n’y a pas de mythologie ou d’arc autre que celui de la romance qui trouve une conclusion), on en ressort pas frustré. Vous aussi vous tomberez sous le charme de Jaye malgré son côté faussement misanthrope.