From Hell
Johnny Depp viendrait-il de l’Enfer ? Non. Mais voici une version de l’histoire du célèbre Jack l’Eventreur où il officie… Diffusé sur Virgin 17… A voir ou pas ?
FROM HELL (30 janvier 2002)
Scénario : Terry Hayes & Rafael Yglesias
Réalisation : Les Frères Hughes
Avec : Johnny Depp (Aberline) ; Heather Graham (Mary Kelly) ; Ian Holm (William Gul) ; Lesley Sharpe (Kate) ; Estelle Skornik (Ada) ; Annabelle Apsion (Polly) ; Robbie Coltrane (Godley)...
Cote d’amour :
Résumé : Whitechapel, 1888. Le quartier de Londres est en émoi après qu’une prostituée se soit fait assassinée et retirer les organes génitaux. Pour enquêter sur ce crime et la vague qui suivra, on confie l’affaire à l’inspecteur Fred Abberline, accro à l’absinthe, de Scotland Yard. Mais la première victime sera bientôt suivie par d’autres et celui qu’on surnomme Jack l’Eventreur semble en vouloir à un petit groupe de prostituées. Pour quelle raison ? Et qui peut bien se cacher derrière ce tueur sanguinaire qui semble avoir de sérieuse connaissance en médecine et dont les cadavres qu’il laisse traîner soulèvent le cœur à plus d’une personne ?
Avis : Peu de temps après Sleepy Hollow de Tim Burton, Johnny Depp retrouvait donc un rôle d’enquêteur un brin particulier dans un univers aussi sanglant mais dans une adaptation d’une bande dessinée (au titre éponyme) par les frères Hughes. Il existe mille et une versions de l’histoire de Jack l’Eventreur, celle-ci en est une énième de plus tentant de se baser sur des faits. Avec ce pitch et l’acteur, c’était une raison suffisante de s’intéresser à ce film. Le tout était de voir s’il tenait ses promesses. Pas tant dans la véracité de ses propos mais plutôt dans l’atmosphère qu’il avait à offrir et son déroulement de l’intrigue. En fait, on retiendra surtout de From Hell son ambiance, les paysages de Londres au ciel tantôt rougeoyant comme le sang qui s’écoule des victimes qui jonchent les rues et les maisons de Whitechapel, tantôt sombre, cachant les méfaits de celui dont la nuit est le meilleur ami, achevant ainsi son costume composé d’une cape et d’un haut-de-forme tel un gentleman. C’est vraiment cette plongée et cette reconstitution qui fascine. Peut-être plus que l’histoire elle-même qui traîne parfois un peu en longueur dans une construction classique et linéaire. Ca se laisse suivre de manière agréable, mais on ne peut pas dire qu’on multiplie vraiment les fausses pistes.
On progresse avant tout dans les indices qui vont mener au coupable, grâce à la fois à la logique d’Abberline mais aussi grâce à ses visions qu’il obtient en étant pas très net (en « chassant le dragon » comme le disent les personnages du film). C’est la petite particularité du film qui verse donc dans un fantastique très léger, ce qui permet de suivre le meurtrier sans jamais vraiment voir son visage. La thèse exposée est en tout cas assez séduisante pour qu’on suive le tout avec un certain intérêt. On n’échappe pas à l’histoire d’amour (qui reste néanmoins en retrait), cela dit, il faut aussi reconnaître que ça permet de booster un tout petit peu les enjeux. Le spectacle ne se résume donc plus uniquement à qui est le meurtrier et pourquoi ni à cette succession de cadavres peu ragoutants. Cela dit, même s’il reste quelques scènes un peu chocs (surtout à la fin où Jack semble être tombé dans une folie totale), entre les ellipses et les plans éloignés, on réussit à ne pas trop avoir de haut-le-cœur. Même si ce n’est pas un film à mettre devant toutes les mirettes (encore une fois).
Conclusion : Johnny Depp est un atout indéniable, puisqu’il offre un sympathique Abberline et permet de tenir tout du long. En plus des belles images de Londres (pourtant pas si propre que ça, puisqu’on ne peut pas dire que Whitechapel soit un quartier très propret, bien au contraire !), il faut souligner une musique qui sied bien à l’ambiance générale et la science qui rappelle ici à quel point elle pouvait être barbare. Donc peut-être pas le film le plus transcendant mais à voir au moins une fois. Et puis, outre Depp, les fans de séries pourront reconnaître (ou pas me concernant, puisqu’il a fallu que je vois son nom au générique pour faire tilt) Lesley Sharpe, l’héroïne de la série britannique Afterlife.