Boston Justice - Saison 4
Retour du couple d’avocats le plus sulfureux de toute l’histoire de la série télé… Mais pas forcément comme on pourrait le penser (et non, je ne survends pas du tout ce qui vient, pourquoi ? :D)
BOSTON JUSTICE (Boston Legal) – Saison 4
Avec : James Spader (Alan) ; William Shatner (Denny) ; Candice Bergen (Shirley) ; John Larroquette (Carl) ; Christian Clemenson (Jerry) ; Tara Summers (Katie)
Nombre d’épisodes : 20 (2007/2008)
Cote
d’amour :
Résumé : Avec le temps, Denny Crane ne se calme et pas et le voilà encore derrière les barreaux pour diverses raisons. Heureusement qu’il peut toujours compter sur son grand ami Alan. De même pour les autres membres du cabinet. Mais le pauvre maître Shore n’est pas au bout de ses peines quand il a la mauvaise surprise de voir débarquer une vieille connaissance qui vient d’être recrutée par Shirley. Pendant ce temps-là, Carl se demande un peu ce qu’il est venu faire dans cette galère et se demande pourquoi le cabinet ne récolte que des affaires farfelues et s’interroge aussi sur les membres qui le compose, comme le prouve son altercation avec Clarence qui se retrouve lui aussi devant un juge. L’amitié de Denny et Alan survivra-t-elle encore au fil de tout ce qui va se produire ?
Avis : Vraiment, il y a des trucs injustes au niveau des séries parfois. Notamment dans les diffusions françaises. Bon, à l’heure actuelle, c’est moins grave qu’il y a une bonne grosse dizaine d’années et surtout, Boston Justice a eu la chance de sortir malgré l’absence de diffusion sur une chaîne exposée, ce qui n’est pas le cas de toutes les séries dans le même cas. C’est donc en coffret dvd (directement, ce qui est assez rare pour le souligner, mais les deux premières saisons m’avaient conquis alors...) que j’ai suivi les aventures d’Alan et Denny, sans le regretter à aucun moment. Ce qui est tout de même fort de la part de David E. Kelley. Non pas parce qu’il nous ressert toujours les mêmes recettes au fil des séries (Boston, avocats, grains de folie) mais plus parce que si on voulait, on pourrait lui trouver bien des défauts. Le cas le plus flagrant sur Boston Justice, c’est cette valse permanente des personnages. Hormis Alan, Denny et Shirley qui sont les piliers, ainsi que Jerry depuis la saison 3, pour le reste on en fait assez peu de cas. Si les nouveaux personnages de cette année ne sont pas trop mal introduits, encore une fois, ça pêche grandement sur la longueur. Prenez Lorraine par exemple. On peut pas dire qu’elle serve à grand chose, hormis bousculer un peu Alan et sa libido. Ne parlons même pas de Whitney qui ne doit avoir son utilité que lors d’un ou deux épisodes. Eh oui, David E. Kelley continue visiblement de faire de l’expérimentation de personnage en direct live, se donnant visiblement à peine la peine de prévoir quelque chose à l’avance. Pire encore, il réussit à saboter l’une de ses bonnes trouvailles de la saison précédente, Clarence, en le faisant devenir un peu insupportable d’une part et en le quasi-kelleyrisant d’autre part. Il reste Katie qui vaut surtout pour son interaction avec Jerry (sinon, en tant qu’avocate, on peut pas dire qu’elle fasse grand chose, même si elle a ses quelques moments de gloire).
Bref, on l’aura compris au bout de la quatrième année, c’est clairement pas à ce niveau-là que Kelley est un génie. Et pourtant, dieu sait que les personnages ont quand même leur fichue importance dans une série. Ce n’est pas non plus du côté d’une possible évolution qu’on aime la série, elle n’est faite que de loners, malgré une histoire qui prend deux ou trois épisodes en début de saison (une recette un peu moins réussie que la saison précédente, mais pas mauvaise pour autant). Non, c’est bien pour ce qu’est essentiellement Boston Justice qu’on aime cette série de David E. Kelley : un immense plaidoyer permanent. Ah les envolées d’Alan Shore, franchement, c’est juste magnifique. Et le créateur aborde encore une fois beaucoup de thèmes qui appuient là où ça fait mal (la torture par les soldats américains, la politique du « don’t ask, don’t tell » dans l’armée toujours, le nucléaire et bien d’autres choses que j’oublie) et n’oublie pas au passage de bien s’immiscer dans la politique, puisque c’était l’année de l’élection présidentielle (on revient à plusieurs reprises sur Obama, Hilary Clinton et McCain). Rien de plus savoureux que de voir les juges interloqués (voire scandalisés !!) par les affaires qui sont portés devant eux. Et c’est vrai que c’est juste totalement impensable et irréaliste quand on y pense… Même chez Fish & Cage c’était peut-être plus normal. La réaction de Carl est d’ailleurs à ce propos très marrante (à noter qu’on remplace donc un vieux monsieur aux cheveux gris sérieux et pas dans son élément par un autre, un peu clone ! :P). Rien de plus merveilleux non plus que de voir Alan et Denny toujours à la limite de la relation homosexuelle (on dit pas Bromance maintenant ?). On joue à fond sur cette carte et les dialogues en sous-entendus plus ou moins fins donnent le sourire jusqu’aux oreilles. Les autres personnages sont un peu écrasés par ces deux figures hors-normes du coup. Hormis Shirley et Jerry qui s’en tirent avec les honneurs. Et quand on pourrait croire qu’elle n’est qu’une grosse farce, la série sait encore faire dans le sérieux, tirer ses personnages vers des côtés plus obscurs et mélancoliques… Et voilà comment la magie David E. Kelley opère.
Conclusion : Encore une très bonne cuvée de la série pour son avant-dernière saison. J’ai eu un peu peur en m’y remettant de ne plus retrouver ce charme qui m’avait enthousiasmé et puis, après un ou deux épisodes de chauffe, on replonge totalement dans cet univers et on est vraiment fasciné par les histoires qui traitent par l’absurde de choses vraiment sérieuses. C’est là tout l’art de la série. Moi qui ait une préférence pour le divertissement par rapport aux séries plus « sérieuses », plébiscitées par les critiques en général, j’aime quand les deux se croisent et font donc du divertissement intelligent sans être pompeux, avec humour, légèreté et parfois un peu de gravité. J’en redemande encore quoi ! Et puis, surtout que cette saison, on aura eu le droit à Michael Landes (Special Unit 2, Wedding Bells) parmi les figures connues, donc je ne pouvais qu’être aux anges (d’autant plus que l’épisode était bon… Michael gaaaaa). On pourrait aussi parler d’Anthony Heald (Boston Public) ou Loretta Divine (Grey’s Anatomy, Boston Public) ou Roma Maffia (Nip/Tuck, Profiler), Scott Baluka (Code Quantum), Steven Culp (Desperate Housewives) et Mary Gross (Sabrina) mais avouez que ce serait moins drôle que de parler encore et encore de Michael Landes, hein ! Bref, rendez-vous pour l’ultime saison (en espérant que les adieux soient plus réussis que ceux d’Ally McBeal).
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Justice - Saison 1 ; Saison
2 ; Saison 3 (reviews)