Scooby-Doo
Il y a quand même des fois où l’on se dit que ne pas vouloir absolument tout voir des déclinaisons d’une même œuvre, c’est bien aussi… :D
SCOOBY-DOO – 10 juillet 2002
Scénario : James Gunn & Craig Titley
Réalisation : Rajna Gosnell
Avec : Freddie Prinze Jr (Fred) ; Sarah Michelle Gellar (Daphné) ; Linda Cardellini (Véra) ; Matthew Lillard (Sammy) ; Rowan Atkinson (Mondavarious) ; Eric Missoffe (voix Scooby-Doo)…
Cote d’amour :
Résumé : A la suite d’une nouvelle affaire résolue par Mystère et Compagnie, le groupe implose et se sépare pour diverses revendications. Deux ans plus tard, les voilà qu’ils sont réunis malgré eux sur l’île de Spooky Island où se trame un étrange mystère qui transforme les étudiants fêtards en personnes bien sages. Ils ont été invités par l’étrange Mondavarious qui dirige l’île. Mais le fait de se retrouver ensemble ne veut pas forcément dire qu’ils vont collaborer et les voilà partis chacun de leur côté. Mais très vite, ils vont devoir réunir leur force pour résoudre le mystère… Que se passe-t-il sur Spooky Island ?
Avis : Scoubidou… Je suis toujours un grand fan de certaines versions animées… En fait, plus particulièrement des premières aventures, même si la série Quoi d’neuf Scooby-Doo possédait aussi un certain charme, où retrouvait l’esprit que j’attends de la franchise. Parce que des déclinaisons de Scooby-Doo, il y en a autant (si ce n’est plus) que de décennies passées entre sa première apparition et aujourd’hui, que ce soit en téléfilms ou séries d’animation… Et bien évidemment, en long-métrage en prises de vue réelles. Autant dire qu’à l’époque, je me réjouissais. En effet, du Scooby-Doo avec en cerise sur le gâteau Sarah Michelle Gellar (Buffy) et Freddie Prinze Jr (24), a priori, je ne pouvais qu’adorer. Sauf qu’une franchise entre les mains d’Hollywood, ça peut donner un peu tout et n’importe quoi. Et malheureusement, je suis pas sûr que nos amis scénaristes aient bien compris l’esprit de Scooby-Doo (ou aussi Scoubidou par chez nous sur les premières séries). C’est bien joli de vouloir s’évertuer à donner un semblant de fond à des personnages qui n’ont jamais évolué en plusieurs centaines d’épisodes (si ce n’est leur look et leur âge ! :P) mais à quoi ça sert si c’est pour faire un truc aussi raté et au final, même pas très profond. Alors à la rigueur, on pourrait peut-être lire dans ce scénario une vision un peu second degré de l’œuvre… Sûrement, puisqu’on s’évertue à faire de la caractérisation de personnage en grossissant à la loupe tous les clichés qu’un spectateur pouvait éventuellement avoir d’eux.
Ainsi Daphné en a marre d’être la pauvre damoiselle en détresse quand Fred est un mec narcissique qui drague tout ce qui bouge. Sûrement les deux exemples les plus flagrants de ratage des personnages dans ce film. Parce que si on peut comprendre pour Daphné, pour Fred en revanche, pas du tout. S’il a une attitude (et un look) de bogosse, jamais il n’a ce comportement dans la série. Quant à Daphné, elle n’a jamais semblé être cruche non plus, malgré sa beauté, c’est juste qu’elle fait très attention à son look. Du coup, l’œuvre s’évertue plus qu’autre chose à dénaturer complètement les persos pour, sans doute, un souci de comédie. Le pire étant peut-être atteint dans une phase d’humour pipi-caca (ou pétomane devrais-je dire) sortie d’où ne sait où de l’imagination des scénaristes (parce que j’ai franchement aucun souvenir de ça dans aucune version animée que j’ai pu voir). On est totalement hors-propos. Le salut aurait pu provenir de l’histoire, mais vu qu’on s’en fiche royale-caninement , bah même pas quoi. On a bien un semblant de canevas qui nous raccroche à nos souvenirs (on retrouve ainsi quelques phases caractéristiques des épisodes qui se déroulaient toujours de la même façon, comme les courses-poursuites, le plan qui foire et tutti quanti) mais le travail est à nouveau vite sapé. Parce que l’élément fantastique est bel et bien présent (alors soit, moi j’ai jamais vraiment aimé ça dans la franchise, mais c’est déjà arrivé à plusieurs reprises, notamment la série Les 13 Fantômes de Scoubidou) et puis surtout parce que la résolution est à l’image du film, très cappillotractée (et qu’il y a certaines choses qui semblent vraiment être là juste pour combler la durée du film). C’est ce que j’appelle être passé à côté de l’essence d’une œuvre qui tenait autant de la comédie qu’un petit aspect effrayant (alors qu'il y avait les bases pour les deux ici).
Conclusion : Alors bon, peut-être que je suis un peu obtus dans ma façon d’aborder ce film, parce qu’étant fan, j’ai une certaine conception de ce que devrait être une adaptation. Mais là, franchement, que peut-on vraiment cautionner ? Ah si, j’ai juste oublié de parler des décors et des costumes. Là, il y a eu un véritable bon travail pour reprendre le design des personnages, leurs couleurs et leurs coupes, en étant fidèle mais en étoffant. Le film aurait finalement dû en rester à ce stade, reprendre les ingrédients et en rajouter fort peu. Rien qu’au niveau de l’histoire, ne pas chercher à donner de la consistance aux héros aurait sans doute aidé. Il suffisait de reprendre le schéma immuable pour ne pas se louper. Tant pis. C’est raté. (mais quelle idée que d'en faire des super stars en plus !) Malgré les clins d’œil (dont le fameux « si ces gamins ne s’étaient pas mêlé de mes affaires »). Ah, et puis sans vouloir en rajouter une couche, j’ai eu du mal avec le langage d’jeune employé par les persos, notamment dans la VF (et puis d’où sort ce « mordicus » si cher à Sammy ? J’ai pas le souvenir de le retrouver… A moins que ce soit une spécificité d’époque de la VO ?). Bref, heureusement qu’il y avait Sarah Michelle Gellar et le croustillant, même en blondinet, Freddie Prinze Jr…
A lire aussi :
Scoubidou ; Scoubidou & Batman (reviews)
Quoi d'Neuf Scooby-Doo - 2x14 Le Bonhomme de Neige sans Tête (review)
Eric Missoffe (Ceux qui donnent la Voix)