Mylène Farmer - Bleu Noir

Mais qui c’est qui a fait son, déjà, grand retour dans les bacs pour avoir à glisser quelque chose au pied du sapin ? Oui, Nolwenn Leroy, aussi, mais c’est surtout Mymy… Mais est-ce bien mimi tout ça ?

MYLENE FARMER – Bleu Noir

Durée totale : 48min46

Nombre de plage : 12

Edition : digipack limitée

Sortie : 6 décembre 2010

Cote d’amour :

Qui aurait cru que l’année 2010 fut si chargée pour Mylène Farmer alors que l’on venait à peine de sortir du traditionnel trio d’exploitation : nouvel album, live et dvd ? Personne pardi ! Pas même les fans, d’autant plus que le dvd du Stade de France ne date que du mois d’avril dernier. Et pourtant, après les annonces de deux duos avec des personnes bien différentes, l’un avec Line Renaud, l’autre avec Ben Harper, c’est juste un nouvel album qui fut annoncé. Sans Laurent Boutonnat aux manettes de la musique. Une révolution donc dans l’univers Farmer qui a fait appel à son copain Moby pour une grande partie de l’album (6 titres sur onze, plus une qui est présente en deux versions), à Darius Keeler du groupe Archive (qu’elle apprécie visiblement) pour trois titres, les deux derniers étant du faiseur de « tubes » de Lady Gaga, RedOne. C’est d’ailleurs ce dernier qui a ouvert le bal puisque c’est Oui mais… Non qui a été lancé comme premier extrait, ne manquant alors pas de pousser à la comparaison avec celle qui porte des tranches de viande pour vêtements de scène ! Comme finalement souvent, un premier extrait trompeur sur la tonalité générale de l’album, bien moins « dance » ou dansant que ce qu’on pouvait supposer/craindre/espérer (Point de Suture étant finalement plus énergique). Avec Moby au son, on trouve quelque chose de finalement plus planant, tout comme avec les chansons d’Archive. Seul les deux titres de RedOne détonnent donc un peu et viennent éventuellement réveiller ceux qui pourraient s’ennuyer. Maintenant, suis-je vraiment convaincu par les deux titres de RedOne, Oui mais… Non et Lonely Lisa ? Ben… J’aurai pu faire le coup du « oui mais non », mais non… Enfin… Disons que j’ai quand même un peu de mal avec ces titres. Autant quand Ysa Ferrer veut faire de la musique de boîte de nuit, ça colle tout à fait à son univers et à son type d’écriture, autant pour Mylène Farmer, je reste plus sceptique. Je ne trouve pas ça fondamentalement mauvais, c’est juste que ça colle pas toujours (comme le pont de Lonely Lisa…).

Du côté des titres de Moby, on retrouve tout à fait sa patte musicale… Est-ce que Mylène à tout à fait réussi à s’y fondre ? Là encore, j’ai envie de dire pas tout le temps. Il y a quand même d’agréables surprises et je dois avouer que j’ai eu un gros coup de cœur immédiat pour le titre N’aie plus d’Amertume, avec peut-être le côté le plus mélancolique de l’album, autant dans les paroles que la musique (même si j’avoue que je ne suis pas fan des passages « Je te vois/Ca te fait quoi ?/Quand je te vois/Ca me fait ça »). Pour le reste, c’est vraiment une espèce de force tranquille pas désagréable qui fonctionne au fil des écoutes mais sans le truc qui fait tilt. M’Effondre est sûrement la chanson la plus atypique de cet album mais qui me semble aussi très Mobyienne dans sa manière d’être. Enfin, j’ai une petite préférence pour la version française d’Inséparables plutôt que sa version anglaise dont les paroles sont écrites par le compositeur. Les deux vont dans le même sens, mais le rendu me convient mieux avec les mots de Mylène. Par contre, quelqu’un peut m’expliquer qui a eu cette sombre idée de coller les deux versions à suivre en fin d’album ? C’est pas comme si on avait non plus l’envie de l’écouter en boucle quoi. -__- Enfin, il reste les chansons composées par Darius Keeler… Ma foi, j’avoue encore avoir une fois du mal avec Mylène chantant en anglais, donc je ne suis pas très fan de Light Me Up par contre l’univers de Leila est définitivement intéressant (voire envoûtant) tandis que j’aime beaucoup la montée de Diabolique Mon Ange et des paroles apposées par Mylène. Ce sont bien les meilleures chansons de l’album.

Bref, sans Laurent Boutonnat à la musique, il y a forcément un réel renouvellement de ce côté-là… Tient-on des tubes à la pelle pour autant ? Pas tout à fait sûr non plus. Les titres très accrocheurs se font rares (peut-être Lonely Lisa ?) et ce son éloigne l’artiste de l’univers auquel elle nous avait habitué. Sûrement qu’il faudra donc un peu de temps afin de réellement savoir ce qu’on pensera sur la longueur de cet album (dont je ne suis pas tout à fait sûr qu’il tourne autant que les autres à vrai dire… Le duo avec Line Renaud, C’est pas l’Heure, passant beaucoup plus en boucle que Oui mais… Non !). Par contre, si Mylène avait vraiment bien voulu faire les choses, elle aurait aussi changer son designer, parce que franchement… On nous a ressorti la même édition digipack merdique (désolé) que Point de Suture (dont je ne comprends pas toujours pas l’énorme différence de prix avec l’édition cristal… C’est parce qu’il y a deux photos en plus ?). Il a repris le même concept au niveau des encadrés des (jolies) photos et c’est encore le gros bordel au niveau des paroles à cause de l’ordre des chansons qui n’est pas du tout respecté. On pouvait largement faire mieux… Comme la pochette. Toute moche. En plus de cette police d’écriture qui me sort par les yeux depuis le départ, le fond bleu/noir et la photo ne sont pas ce qu’il y a de plus beau (d’ailleurs, on a choisi la plus moche de la série pour mettre en avant, je comprends pas… Alors que finalement, celle accompagnant les paroles de Diabolique mon Ange aurait pu tout à fait convenir). Non, définitivement, je regrette d’avoir acheté le digipack qui n’apporte rien, qui est peu pratique (pochette et livrets à glisser) et tout fin. Probablement un album à apprivoiser au fil des écoutes mais qui ne risque pas de finir dans mes incontournables de l’artiste…

On pourra enfin noter que Mylène a choisi une stratégie de communication aussi assez différente avec cet album dévoilant peu à peu des éléments de l’album au fur et à mesure d’un site internet éphémère mis en place spécialement avant la sortie de Bleu Noir. Un petit jeu auquel se sont adonnés les fans avec joie pour découvrir pochette, titres ou encore des extraits inédits (dont la chanson Leila clipée pour l’occasion par Alain Escalle).

Mes coups de cœur de l’album : N’aie plus d’amertume ; Lonely Lisa ; Leila ; Diabolique mon Ange

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