Misfits - Saison 1
C’est fou comme sur le papier et sur l’écran, le même genre d’ingrédient peut donner des choses bien différentes… La preuve…
MISFITS – Saison 1
Avec : Robert Sheehan (Nathan) ; Lauren Socha (Kelly) ; Nathan Stewart Jarrett (Curtis) ; Antonia Thomas (Alisha) ; Iwan Rheon (Simon) ; Alex Reid (Sally)…
Nombre d’épisodes : 6 (2009)
Cote d’amour :
Résumé : Nathan, Kelly, Curtis, Alisha et Simon n’ont rien à voir entre eux, si ce n’est qu’ils sont des marginaux et qu’ils doivent tous les cinq participer à des travaux d’intérêt général après avoir fait des bêtises. Lors de leur premier jour, un orage éclate et ils sont frappés par la foudre. L’éducateur qui les surveillait devient fou tandis que chacun semble développer des dons particuliers. Ils n’auront pas d’autres choix que de se défendre, mais alors le pire arrive. Ils se promettent de ne rien dire. Mais ils s’aperçoivent aussi qu’ils ne sont pas les seuls à s'être vu développer des pouvoirs. Ils doivent être d’autant plus méfiants que quelqu’un semble connaître leur petit secret… Le groupe restera-t-il assez soudé ?
Avis : De Misfits, je crois n’avoir que de vague souvenir quant à ce que j’ai pu lire… Il me semble qu’éventuellement, le pitch de quelques lignes pouvait me faire penser à du 4400 ou du Heroes avec des gens ordinaires qui se retrouvent tout d’un coup dotés de pouvoirs… Misfits, une nouvelle série sur les super-héros ? Rien de plus éloigné de la vérité au vu du résultat final testé en partie grâce à l’âme généreuse de Dav’, parce que sinon ce n’était pas sur mon programme vraiment immédiat. Nous avons donc affaire avec une série anglaise au ton donc bien éloigné de ses lointaines cousines américaines, comme pouvait éventuellement le laisser présager le titre qui veut donc dire « marginal ». Et notre nouveau club des 5 est effectivement composé de sacrés cas qui représentent tous chacun à leur manière une façon d’être marginal, une nouvelle jeunesse un peu paumée dont le message est porté de manière grandiloquente mais touchante dans le Season Finale par ce qui pourrait être un hommage au mode de vie façon Skins (une autre série de Channel 4, la chaîne anglaise d’origine) en moins too much. Parce que plus qu’une série sur les super-pouvoirs, Misfits, c’est avant tout une série sur ce groupe de marginaux qui se retrouvent liés suite à deux ou trois événements imprévus (la découverte de leurs dons, la mort de leur éducateur) et qui tissent des relations à leur manière. D’ailleurs, on peut sans doute comprendre assez vite que la série ne sera pas une énième série avec des jeunes sauvant le monde malgré eux vu ce que certains peuvent avoir comme don. On pense tout de suite à Alisha dont on n’a jamais vu truc plus inutile ! :P Nan, mais la pauvre se retrouve quand même à mettre en chaleur n’importe quel mâle qu’elle touche (déjà qu’elle n’avait pas besoin de ça, mais alors là, c’est un festival). Ce qui va d’ailleurs un peu compliqué une relation qu’elle va développer par la suite et qui va remettre en cause son comportement.
Et c’est bien évidemment là qu’est le fond de Misfits et des dons que chacun acquiert. Ils concrétisent le problème de chacun et en aucun cas ne sont là pour venir en aide aux autres contrairement à ce que veut laisser croire la fin du premier épisode… :D Ainsi, Simon, se retrouve à pouvoir devenir invisible, lui qui a toujours été traité comme tel (tiens, ça me rappelle un épisode de Buffy ! :P), Curtis peut remonter le temps tandis que Kelly peut entendre les pensées des autres. Ce sont des pouvoirs qu’ils ne contrôlent pas et qui amènent diverses situations. Dans l’ensemble, ça reste quand même relativement sombre et sérieux, avec même un fil rouge qui se développe par rapport à la mort de l’éducateur qui n’est pas sans conséquence (mais qui ne connaît pas pour autant de véritable conclusion pour le moment)… Donc pour celles et ceux qui voulaient du truc bourrin bourré d’action et d’effets spéciaux, il faudra repasser. Le côté « fantastique » est purement prétexte et s’avère relativement léger niveau présence, bien que chaque épisode mette en scène une personne avec un don particulier qui peut s’avérer être un peu tout et n’importe quoi, mais toujours significatif du mal-être qui ronge la personne qui l’a développé. La série est donc surtout portée par ses personnages… Et la chaîne a encore trouvé le moyen de nous mettre en héros l’un des héros les plus antipathiques qu’on ait pu voir. Nan, mais Nathan quoi… Y’a pas quelqu’un qui n’aurait pas eu envie de le baffer (syndrome Tony, le côté « bogosse » en moins) ? Bon, en même temps, ils peuvent tous l’être à leur manière puisqu’ils représentent des marginaux qui ne se fondent donc pas dans la société… Mais Nathan est grave. Autant les autres peuvent quand même avoir un semblant de relation non-conflictuelle entre eux, autant lui, il a du mal ! Sinon, le personnage le plus intéressant, reste quand même Simon. Lui si bien décrit par Nathan (pour une fois qu’il sert), avec sa tête de psychopathe pervers frustré dont on sent pourtant la grande détresse à travers ses yeux et dont on sent pourtant le côté gentil. Mais voilà, la vie a décidé de ne pas être tendre avec eux et n’hésite pas à les malmener…
Conclusion : Au final, j’ai tout de même un peu de mal à savoir ce que j’ai pensé de Misfits. Disons le clairement, ça ne terminera pas comme ma série préférée, parce que je n’ai pas pris un pied d’enfer à regarder les épisodes (ni de plaisir proprement divertissant). Je ne me suis pas ennuyé mais j’ai peut-être eu du mal avec le ton du tout, le côté gris et désabusé, malgré un Simon relativement fascinant dans l’ensemble, attachant en tout cas. A vrai dire, quitte à choisir entre deux représentations du visage de la jeunesse paumée actuelle, je me dis que je préfère quand même l’option choisie par Misfits pour la raconter (au travers des pouvoirs) que par Skins… Bref, à voir ce que ça donnera pour la saison 2 maintenant que je sais où j’ai mis les pieds… Et puis tiens, les fans d’Hex pourront retrouver un visage familier en la personne de Jamie Davis le temps d’un épisode tandis que ceux d’Hotel Babylon reconnaîtront Michael Obiora…