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Naka No Montages
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8 septembre 2006

Princesse Kaguya

Partons à la découverte d'un shôjô manga sombre et dérangeant qui tint en haleine pendant 27 volumes nos amis japonais et que nous venons à peine de découvrir (ou presque)...

PRINCESSE KAGUYA (Kaguya Hime) - Reiko Shimizu

Difficile de résumer de manière simple une histoire si complexe... Je vous laisse donc le résumé que l'on peut découvrir au début du second volume (c'est donc un peu spoiler sur le premier volume, mais étant donné qu'il faut bien vous en dire un peu, hein...).

Alors qu'elle n'était qu'un bébé, Akira Okada a été retrouvée morte, enterrée dans une forêt de bambous. Pourtant, elle est miraculeusement revenue à la vie. Pour des raisons obscures, Akira n'a aucun souvenir des cinq premières années de sa vie, avant qu'elle ne soit adoptée par l'ex-femme de son sauveur. Elevée dans une cage dorée où elle étouffe, elle n'aspire qu'à une chose : fuir. Cette occasion lui est offerte la nuit où elle est enlevée par deux mystèrieux adolescents, Yui et Midori, qui la conduisent dans une base militaire américaine. Là, Yui lui explique qu'ils ont passé leur enfance ensemble dans un orphelinat sur l'île de Kabuchi et qu'ils s'en sont enfuis après avoir découvert que tous les orphelins étaient condamnés à être sacrifiés à la Princesse Kaguya. Pourtant, bien qu'ils aient réussis à s'enfuir, la malédiction semble toujours peser sur eux, les orphelins meurent les uns après les autres dans de mystérieux accidents peu après avoir fêté leur seizième anniversaire et, conformément à la légende, leur tête est introuvable.

On peut ajouter à cela que Yui, Midori et Akira se sont donc inscrit pour partir sur leur île natale grâce à un camp d'entraînement underground (c'est-à-dire dont personne ne connaît l'existence). Mais malheureusement, alors qu'ils arrivent, l'hélicoptère qui emmené les enfants se crash. Seuls les ex-habitants de l'île ont survécu, ainsi que Maggie, une prof instructeur de l'armée, et Mayu, la fille de Shoko qui a adopté Akira. Ainsi le petit groupe de rescapé devra survivre sur île contenant bien des mystères...


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Yui, Akira et Midori en haut... Saurez-vous reconnaître la fille ?


Comme vous pouvez vous en apercevoir sur la fin du résumé, un petit côté Lost plane sur le début du manga de Reiko Shimizu... Ce n'est pas faux (même si la série et le manga ont plus de dix ans d'écart en faveur de l'oeuvre japonaise). Simplement, on s'écartera assez vite de ce chemin pour se diriger vers une histoire tout aussi alambiquée mais bien plus riche au niveau de l'avancement... Quoique pour les 7 volumes sortis en France, nous n'avons pour l'instant qu'une partie de l'histoire et qu'il est par conséquent assez difficile de donner son avis sur celle-ci. En tout cas, chaque volume réserve son lots de surprises, de nouvelles têtes et de nouveaux morceaux du puzzle qui prend forme petit à petit. Vous ne voyez guère le temps passer en tournant les 200 pages d'un volume et attendre 3 mois (puisque ça semble être le rythme de croisière qu'a pris l'éditeur après une pause assez longue entre les volumes 4 et 5) entre deux volumes est un supplice. D'autant plus que la multiplication des personnages peut facilement vous faire perdre le fil de l'histoire...

En tout cas, une chose est sûre, Reiko Shimizu signe ici une belle oeuvre qui vous tiendra en haleine, se basant sur une légende bien connue au Japon (la légende de la Princesse Kaguya donc -dont vous pouvez trouver une autre variation dans le volume 11 du manga Sailormoon de Naoko Takeuchi-), en créant des personnages ambigus et complexes. Il n'y a qu'à voir les trois héros principaux que sont Midori, Yui et Akira pour s'en rendre compte. Midori et Yui ont des liens très solides qui les unissent de par leur passé commun, Yui protégeant Midori, plutôt fragile, quoiqu'il arrive (ce qui offre au passage une relation très ambiguës sur ces deux persos)... Mais tout ne sera pas rose au cours de ce séjour sur l'île et certaines choses vont se dévoiler. Idem pour Akira dont Shoko a, si ce n'est abusé, au moins été l'amante (au grand dam de Mayu qui semble éprouver une forte attirance pour demoiselle Akira). Et c'est là qu'on s'aperçoit que l'oeuvre n'est pas  réservée à un public avertit qu'à cause des scènes de violences (rien d'insoutenable cela dit), mais aussi parce qu'il met en scènes des relations ambiguës parfois un peu sombres.


PrincesseKaguya6_18072006
La couverture française du volume 6...


En parlant d'ambiguïté, si les planches et les dessins épurés de Reiko Shimizu font des merveilles et servent son histoire avec une belle habilité, il faut bien lui reconnaître un défaut, c'est qu'il devient parfois difficile de distinguer les filles des garçons, surtout quand ceux-ci sont androgynes. D'autant plus que les prénoms des protagonistes n'aidera pas forcément (Akira est une fille et Yui et Midori sont deux garçons pour prendre des exemples concrets). Ce qui donne parfois l'impression d'avoir affaire avec un titre ou yaoi (exposant des histoires homosexuelles masculines) ou yuri (exposant des histoires homosexuelles féminines)... Ce qui n'est pas tout à fait faux en remarque, mais ça accentue se trait. Mais une fois pigé le sexe de chacun, ce n'est plus très handicapant et il ne faudrait pas s'arrêter là pour ce magnifique manga qui nous promet encore quelques belles heures de lectures...

(Panini Manga -7 volumes en français ; 27 volumes en japonais, série terminée - 6€95)

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