Long Love Letter
Avant propos : attention, OVNI en vu venant tout droit du pays du Soleil Levant… J’aurai juste pu vous dire de le regarder, en vous signalant le côté assez inattendu de tout ça… Mais bon, il faut bien vous mettre l’eau à la bouche. En attendant, je tiens à signaler que malheureusement, vu le caractère de l’histoire, je suis obligé de gâcher l’une des principales surprises de la fin du premier épisode dans le résumé… C’est le prix à payer pour vous appâter… Cela dit, pour ceux qui sont alléchés juste à ce pitch, sachez que c’est vraiment une série à découvrir vierge de toute révélation, qu’elle sera vous tenir en haleine et qu’il faut vraiment aller au bout du premier épisode pour être captivé et harceler de questions sur ce qui se passe sous nos yeux. La série a un message à délivrer et on le cerne petit à petit… Malgré quelques longueurs ou lourdeurs… Pour ceux qui ne sont pas convaincus, je vous invite à suivre le guide…
LONG LOVE LETTER
D’après le manga : L’Ecole Emportée
Avec : Takiwa Takako (Misaki Yuka) ; Kobozuka Yosuke (Asami Akio) ; Yamada Takayuki (Takamatsu Sho) ; Yamashita Tomohisa (Otoma Tadashi)…
Nombre d’épisodes : 11 (09 janvier au 20 mars 2002)
Note : ****
Résumé : Misaki Yuka et Asami Akio se rencontrent par hasard, au moment de choisir un livre à la bibliothèque… Ceci entraînant cela, ils prennent un café ensemble, ont une longue discussion… L’échange de numéro de portable est fait… Oui mais voilà, le hasard peut vous reprendre ce qu’il vient de vous donner. Ainsi, Asami s’est fait voler son portable. Et le numéro de la belle Asami avec. C’est comme ça qu’un an plus tard, ce jeune professeur raconte son histoire à ses élèves pour leur parler de théories mathématiques. Mais le hasard fera encore tourner en bourrique notre couple qui n’a pas pu se former. En effet, Yuka travaille maintenant dans le magasin de fleurs de son père. Et c’est à l’école où travail Asami qu’elle doit venir chercher le règlement d’un bouquet. Quelques quiproquos plus loin, c’est au moment de s’avouer la vérité qu’une chose terrible se passe. Nous sommes alors le 7 janvier 2002… Quelques élèves et professeurs sont dans l’école pour divers raisons, alors que c’est encore les vacances… Un tremblement de terre… Asami et Yuka qui sont devant la porte d’entrée de l’école n’en reviennent pas au moment où ils relèvent le regard… C’est une longue étendue désertique qui s’offre à eux… Où est passé le monde ?
Avis : quant on sait que le thème de ce dorama est la survie d’un petit groupe d’élève perdu au milieu de nulle part, le premier épisode a de quoi dérouter. En effet, on pense que l’on va avoir à faire à une histoire classique de prof et d’élèves, le tout saupoudré de romance bon marché. Fausse route. Ou presque. On remarque plusieurs petites choses très intrigantes au regard du premier épisode, une narration qui perturbe quelque peu et des petites scènes qui paraissent anecdotiques. Mais peut-être pas tant que ça (on pourra par contre regretter qu’il n’y ait pas vraiment d’explication donner à tout ça, comme la terre que l’on voit près de Yuka ou encore l’espèce d’énergie qui flotte au-dessus de l’entrée de l’école). Et surtout, une fin qui vous scotch à votre siège. C’est un peu le Lost des doramas… Sauf que là, on sait qu’en onze épisode, c’est bouclé. On n’échappe pas vraiment aux stéréotypes, comme la méchante de service (une prof complètement folle qui se croit tout permis, qui tape sur le système de tout le monde, y compris du téléspectateur) mais la série sait vraiment tirer son épingle du jeu avec une fine analyse des comportements en temps de crise. Des interrogations que tout cela suscite, de la perte qu’on peut éprouver (forcément, c’est quand on a plus ce qu’on a qu’on se rend compte de ce qu’on avait, y compris les parents qui sont sur notre dos mais qu’on aime quand même).
Le lieu de l’école comme environnement est un très bon choix. Si les survivants du vol 815 ont eu la chance de tomber sur une île déserte pas si déserte que ça, ayant servi à des expériences bien obscures et donc la chance d’avoir de la nourriture, les restes de l’avion et de l’eau grâce à des rivières, nos survivants de l’école sont quand même dans un lieu où sont réunis tout ce qui est primordial à la survie, y compris la nourriture ou l’eau. Même si les réserves ne sont pas inépuisables. Ce qui ajoute encore à une tension déjà palpable… Ils sont les seuls survivants de ce qui était Tokyo (et peut-être même plus, les alentours semblent vraiment déserts) et forcément, le sentiment de solitude s’est emparé d’eux, de tristesse aussi. Ils savent qu’ils n’ont plus grande chose de revoir leurs proches, qu’ils sont peut-être tous morts. Même si l’espoir fait vivre et que certains veulent encore y croire. Mais comment faire quand tout ce qui a été planifié est perturber par l’égoïsme de certains ? Ce monde ne connaît plus les mêmes règles et certains le comprennent vite. C’est un peu la loi du plus fort. Enfin, c’est ce qui pourrait très vite arriver. Heureusement que la plupart des lycéens font corps avec leur professeur qui arrive à les motiver et leur redonner confiance.
Un professeur Asami aux discours quelque peu alambiqués dans
le premier épisode (mais qui nous offre un inattendu baiser avec un
élève… :P ) mais qui trouve résonance dans ce qui arrive. Et qui retrouve
son amour perdu. Une situation qui permet les rapprochements. Parce que oui, on
ne va pas y échapper à notre romance. Mais ça n’empiète que peu sur les
épisodes, c’est donc à dose homéopathique tout à fait supportable. Surtout que
la série livre petit à petit les éléments qui s’emboîtent. On sait assez vite
ce qu’il s’est (probablement) passé et plus ça va, plus on comprend de quoi il
est réellement question. Le drame prend vraiment une nouvelle dimension au fur
et à mesure que les nouveaux éléments arrivent. Et si on a le droit à certaines
longueurs qui viennent un peu plomber la narration, il y a toujours cette envie
de connaître la vérité, d’en savoir un peu plus et de traverser les épreuves
avec nos lycéens. Et comme en plus les interactions entre les deux lieux (Tokyo et là où se trouve l'école) est assez intéressante, voilà un autre bon point qui permet de succomber au dorama. Même si là encore, ça aurait mérité que ce soit un peu plus poussé... On reste finalement dans un certain abstrait que la série aime bien...
Conclusion : véritable fable écologique et guide de survie en groupe dans une école en milieu désert, avec de bons effets spéciaux (rares mais impressionnant et diablement efficaces) et un suspense maintenu tout au long de l’aventure, Long Love Letter fait parti de ces doramas qui sortent d’une certaine routine et qu’il est donc intéressant d’avoir vu. Soutenu par une bande-son assez riche et plutôt agréable, les quelques éléments négatifs s’effacent vite au profit du plaisir que l’on prend à regarder la série.