Les 4400 - Saison 4

Deux séries d’USA Network ont été annulées en même temps. Deux séries qui n’ont donc pas de véritable conclusion. La 6^ème saison de Dead Zone nous a beaucoup fait souffrir (par son incroyable médiocrité), allait-il en être de même pour nos amis dotés de pouvoirs et revenus du futur ?

LES 4400 (The 4400) – Saison 4

Créée par : Scott Peters

Avec : Joel Gretsch (Tom) ; Jacquelins McKenzie (Diana) ; Patrick Flueger (Shawn) ; Chad Faust (Kyle) ; Conchita Campbell (Maia) ; Billy Campbell (Jordan Collier)...

Nombre d’épisodes : 13 (2007)

Cote d’amour : ***

Résumé : Shawn Farrel est dans le coma, à l’hôpital, après avoir subi l’attaque d’Isabelle qui a perdu tout pouvoir. Pendant ce temps-là, Jordan Collier se cache après avoir distribué au monde entier, de manière gratuite, à qui le voulait bien, de la promicine. Ce produit tiré du corps d’Isabelle, pouvant permettre de développer des capacités, à l’instar de celles des 4400. Mais la contre-partie, c’est que vous avez une chance sur deux de mourir. Et c’est ce qui va faire revenir Diana Skouris à Seattle, au NTAC. Partie en voyage en Europe avec Ben et Maia, elle apprend que sa sœur s’est procuré de la promicine. Elle n’aura de cesse de la chercher. Tout comme Tom recherche désespérément Alanna, son amour perdu, enlevée de nouveau par ceux qui avaient créé leur histoire. Une nouvelle dirigeante arrive au NTAC. Elle s’appelle Megan. Tout ceci n’est que le début d’une nouvelle lutte de pouvoir pour la réformation de la Terre… Qui va gagner ?

Avis : Les 4400… Série événement lors de son lancement sur M6, qui terminera sa course dans l’indifférence générale ou presque. Le grand public est-il prêt à suivre des années durant ce genre de série feuilletonnant ? Il faut s’interroger et croire que non. Ou on peut accuser M6 d’avoir sauvagement programmé la série de telle manière que beaucoup ont abandonné en cours de route. Il faut dire que la série n’aura eu la même case horaire pendant aucune saison. Le mercredi, puis le vendredi, pour terminer le samedi en prime puis en 2^ème partie de soirée pour l’ultime saison. De quoi vous décourager assez vite. Le problème vient peut-être aussi d’une série qui ne devait être que mini au départ mais qui s’est transformée en série tout court, avec ce que cela implique d’étirement d’histoire en longueur, de mythologie créée au fur et à mesure pour combler les nouveaux épisodes. A ce titre, on remarque une dégradation de l’intérêt de la série, avec une saison 3 assez moyenne. La saison 4 était donc attendue de manière assez fébrile, surtout que son annulation brutale, longtemps après la fin de la diffusion de celle-ci, laissait craindre un fort goût d’inachevé, toujours désagréable quand on donne trois ou quatre années à une série. Maintenant que l’on a fait plus ou moins le tour du contexte, plongeons-nous dans cette toute dernière saison avec les 4400…

Autant le dire tout de suite, c’est quand même bien meilleur que Dead Zone (ce qui n’est franchement pas difficile en soit) même si la saison possède ses hauts et ses bas. Cette année, après s’être intéressé aux 4400, on se focalise davantage sur ceux qui ont pris de la promicine et ce qu’ils deviennent. La substance est illégale et les membres du NTAC sont chargés d’arrêtés les « positifs » à celle-ci. Alors bien évidemment, les premiers épisodes ce sont surtout des histoires plus ou moins intéressantes de ces gens ordinaires qui développent des capacités et mènent la vie dure à Tom et Diana, de manière plus ou moins volontaire. Un travers légèrement gommé par un aspect feuilletonnant au niveau des story-line des personnages. Mais il faut attendre une moitié de saison pour que ça prenne de l’ampleur et devienne véritablement intéressant. La série s’embarque alors sur un terrain légèrement glissant, agaçant pour certains, celui de la religion mais surtout de la secte. Et là, autant dire que les scénaristes ne font ni dans la subtilité (il n’y a qu’à voir le look de Jordan Collier, hyper cliché pour ce genre de rôle) ni dans la dose légère tant ils se plaisent à en mettre des tonnes et des tonnes. Mais finalement, tout ceci est sauvé par un aspect induit par cette story-line qui soulève des questions pertinentes et qui s’avère tout simplement être la meilleure idée de la saison. A l’instar du manga X des Clamp, la série propose ainsi un affrontement entre plusieurs factions qui voient un avenir différent pour la Terre. Ceux qui veulent qu’elle reste telle quelle, que les gens ne développent pas de capacité et ceux qui veulent changer les choses, grâce à la promicine et aux dons qu’elle permet. Dans tout ça, un camp neutre qui arbitre un peu les choses ou qui fait son possible pour voir ce qui arrive.

Dans tout cela, pas de réponse facile, tout n’est pas noir ou blanc. Si la proposition de Collier est séduisante, il n’en reste pas moins que sa méthode s’avère très radicale et donc difficilement acceptable (comme dans… X, oui !). La fin de saison met, à ce titre, assez mal à l’aise vu la béatitude du peuple alors que l’on se dirige juste vers une épuration qui fait frémir. Shawn, qui se décide à devenir son propre maître, tente de concilier les choses mais Jordan possède alors une question pertinente : la vie peut-elle être pacifique entre ceux qui auraient des pouvoirs et ceux qui n’en auraient pas ? Vu l’égoïsme et la jalousie humaine… On est en droit de se poser la question. Sans réponse ici non plus. On l’aurait peut-être eu plus tard si la série avait continué. Donc si Shawn se déboulétise, ce n’est clairement pas le cas de son cousin Kyle qui devient vite tête à claques. Il suit bêtement ce qu’on lui dit de faire et on peut légitiment douté de sa capacité (même si celle-ci n’est finalement jamais remise en doute ici). Ce qui conduit aux défauts de la saison où tout ne semble pas exploité de manière optimale. Certaines story-line semblent bâclées. Comme quand Tom recherche Alanna. Ok, on a le droit à une réponse, mais celle-ci n’est pas franchement satisfaisante. Maia, un personnage pourtant fort intéressant durant les premières saisons, est juste sous-exploité et ne sert pas à grand chose. Même quand elle intervient, c’est vraiment juste histoire de dire. Ensuite, peut-être que certaines choses auraient été exploitées plus tard, mais par exemple, l’histoire entre Diana et Ben n’a eu aucun intérêt dans tout ça (on se demande même à quoi ça a servi).

Conclusion : La série se termine sur un fin assez ouverte dirons-nous. Mais on a les éléments de réponses que posait cette saison, on ne termine pas sur un gros cliffhanger. Donc ça aurait pu être bien pire (quoiqu’on ne serait sans doute pas contre un téléfilm de conclusion, histoire de bien fermer la boucle). Si la saison n’est pas exempte de défauts, d’épisodes un peu moyens, c’est tout de même de bonne tenue et les derniers épisodes s’avèrent pour le moins très plaisant avec un Joel Gretsch qui fait preuve de son talent de comédien (en nous faisant légèrement flipper). La série tente quelques exercices de style plus ou moins réussis (on mettra à son crédit le déroulement original d’un épisode imitant les films de série B ou encore cet épisode où l’on devine bien vite ce qu’il se passe mais dont le huis-clos est tout de même très prenant, je suis assez fan) et nous sert le retour de quelques personnages qui font plaisir à retrouver. A commencer par celui de Summer Glau, toujours aussi attendrissante (et la voix de Léa Gabrielle qui la double fait toujours autant plaisir à mes oreilles). Donc au final, on ne boude pas vraiment son plaisir et on part sur une bien moins mauvaise impression que d’autres séries.

Comments

[Nakayomi]

Pour Shawn, je crois que dans la saison 3, il a quand même accumulé quelques tares (qui a dit Isabelle ? :P)... Mais c'est pas le pire boulet qu'on a connu... Pas même dans la série, c'est sûr... :D

[Tite Souris]

Rhaaa comment oses-tu dire que Shawn se débouletise ? Il a été un boulet ? Je ne suis pas très objective je pense mais je ne l'ai jamais trouvé boulet ^^

Par contre, Kyle... quelle tête à claques. Son aveuglement fait peur et énerve.

Globalement je suis d'accord avec toi. Saison pas extraordinaire mais qui se laisse suivre. Un téléfilm ne serait pas de refus en effet, il faut croiser les doigts !