Pigalle, la Nuit
Allons nous en voir les petites femmes de Pigalle comme le chantait si bien Serge Lama… Sur un air moins joyeux tout de même.
PIGALLE, LA NUIT – Saison 1
Créée par : Hervé Hadmar & Marc Herpoux
Avec : Jalil Lespert (Thomas) ; Simon Abkarian (Nadir) ; Armelle Deutsch (Emma) ; Eric Ruf (Dimitri) ; Sara Martins (Fleur) ; Catherine Mouchet (Alice) ; Igor Skreblin (Olivier)...
Nombre d’épisodes : 8 (2009)
Cote d’amour :
Résumé : Un jour, pour un voyage d’affaire, Thomas vient à Paris. C’est dans le quartier de Pigalle, et plus précisément au Folie’s, qu’il croise sa sœur qu’il n’avait plus vu depuis deux ans, après une dispute. Elle est sur scène. Il cherche à la rencontrer mais elle s’enfuie. Et quand il revient le lendemain soir pour tenter à nouveau sa chance, elle n’est plus là. Emma a disparu. Thomas est bien décidé à découvrir la vérité et découvrir où est partie sa sœur. Il va alors entrer en contact avec le monde de la nuit de Pigalle, notamment Nadir, le patron du Folie's et Fleur une amie d’Emma et danseuse. Mais ceux-ci ont d’autres chats à fouetter, notamment Nadir qui se voit concurrencer par l’ouverture d’un autre club, le Club Paradise. Il a alors l’idée de racheter une boutique pour offrir de nouveaux services aux clients, mais la propriétaire Alice est obstinée et ne compte pas vendre, malgré des affaires en berne. Mais qu’a-t-il donc pu bien arriver à Emma ?
Avis : On l’aura sans doute compris, et je vais en remettre une couche si nécessaire, les fictions HBO et moi, on n’est pas les meilleurs amis. Il en va de même pour son équivalent français, Canal+. Autant dire que malgré le bourrage de crâne intensif de la part du magazine Générique(s) (puisque c’est principalement là que j’y ai lu des choses sur Pigalle), j’y suis allé à reculons (parce que Générique(s) et moi, on a aussi une histoire compliquée). Pourtant quoi ? A part le monde de la nuit de Pigalle qui m’intéresse fort peu a priori, la série n’est pas dirigée par d’illustres inconnus. Je dirais même que j’avais beaucoup aimé Les Oubliées. Mais voilà, le ton et le sujet, je le sentais moins. Et les premiers épisodes ont confirmé ces craintes. C’était loin d’être mauvais, juste que les personnages avaient les bonnes têtes de l’emploie pour les rôles attribués (c’est fou comme on peut être conditionné à ce niveau-là) et que j’avais un peu de mal à entrer dans le monde de Pigalle. Pourtant, indéniablement, on retrouve beaucoup des Oubliées dans Pigalle. Des dialogues un peu plus corsés en cadeau. Mais on a cette même quête d’un personnage principal pour retrouver une personne. Cette même façon de filmer, parfois de manière un peu contemplative. Ces séquences oniriques, bizarroïdes, qui nous plongent dans un morceau du passé. Mais là où l’on suivait un seul héros dans la production de France 3, sur Canal, on a plusieurs personnages principaux qui se croisent et s’entrecroisent dans une intrigue où chacun a sa place à un moment ou un autre. C’est sans doute là qu’il faut chercher le comment du pourquoi j’ai finalement pris plus de plaisir à suivre la série qu’au début. Le charme s’immisce petit à petit, au fur et à mesure qu’on apprend à connaître un peu plus les personnages.
Certes, on a frôlé la limite en ce qui me concerne. Parce qu’en plus de l’histoire de cette recherche de sœur disparue, on a donc une guerre de clans. Et là, c’est vraiment le genre de truc qu’il ne faut pas trop me servir. J’ai soupiré (encore) quand j’ai vu vers quoi on pouvait s’embarquer (surtout que bon, c’est pas comme si c’était original non plus). Mais on ne s’appesantit pas trop dessus. C’est présent de manière à ce que ça serve le propos du récit. Qui n’est pas l’amour d’un frère pour sa sœur, mais l’amour des habitants et de ceux qui y travaillent pour un quartier qu’ils aiment. Le quartier ayant juste la particularité d’être une zone sexuelle, concentration de sex-shops et autres clubs pour le plaisir des mirettes (voire plus si affinités). Quand bien même c’est quelque chose qui puisse laisser insensible au premier abord, arrivé au final, on comprend. On peut devenir empathique malgré une description pas toujours si rose de ce quartier chaud. Il faut dire que c’est pas la bonne humeur et l’ambiance comique qui règnent dans la série. L’atmosphère est relativement lourde et étouffante. Il suffit de regarder la transformation de Thomas qui se perd dans sa quête pour avoir une idée de la chose. Des différents événements qui se passent. Et puis il y a ces personnages. Si au début, ils sont effectivement plutôt clichesques, ils arrivent un peu à se sortir du carcan pour offrir de l’épaisseur, à tour de rôle, à leur manière. Je dois dire néanmoins, que celui qui m’a le plus séduit, c’est Alice. Cette femme en dehors du marché du sexe, qui se bat pour préserver sa petite boutique. L’actrice a une manière très particulière de parler qui ajoute au charme que dégage le personnage, à la fois fragile et fort quelque part. Désarmant.
Conclusion : Pigalle, la nuit est assurément une bonne série française. Même si elle ne me donnera pas (comme d’autres de ses consoeurs américaines genre HBO) envie de la voir et de la revoir. Mais l’histoire est bien construite (même si le plus intéressant reste encore une fois le voyage plus que la réponse), le charme se dégage petit à petit. Ceux qui veulent regarder la série pour voir des scènes chaudes peuvent toutefois passer leur chemin. Y’a pas grand chose à voir. A peine quelques seins. Mais c’était clairement plus érotique dans un Clara Sheller saison 2 ! :P Reste des dialogues épicés (qui me paraissent pas toujours naturels à ce niveau-là, mais bon c’est peut-être parce que je suis plus habitué à des dialogues un peu aseptisés). Par contre, je rajouterai une dernière chose. Faire des génériques esthétiques et tout, c’est bien. Les rendre lisible, c’est mieux ! -__- Bon, et puis, ne me demandez pas si l’atmosphère de Pigalle est bien retranscrite, je n’en sais fichtre rien (et si jamais d’aventure je devais connaître un quartier de Paris, a priori, ce serait plutôt le Marais, mais c’est même pas mon style en fait ! :P). Bien que la saison forme un tout bouclé, une saison 2 est prévue (pour hum... 2011).